Nous apprenons que monsieur Emile Mokoko Wongolo, Directeur général de la SNDE (Société Nationale de Distribution d’Eau), aurait trouvé un moyen d’améliorer ses revenus. Devant acquérir des produits pour le traitement des eaux, il aurait délibérément acheté des lots de marchandises périmées réalisant ainsi une substantielle plus-value. Ces produits ont donc été utilisés dans les usines de potabilisation congolaises au plus grand risque des consommateurs.
Le ministre de l'énergie et de l'hydraulique, Henri Ossébi, était-il au courant ?
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La production et la consommation d'eau potable
L’eau potable est une ressource inégalement répartie et sa consommation est très variable d’un pays à un autre. Si chaque français en consomme habituellement 150 l/j, les habitants de certains pays aux ressources extrêmement limitées en consomment à peine 5 l/j chacun !
Pour produire de l’eau potable, il faut lui faire subir de multiples traitements.
L’eau est tout d’abord prélevée dans les ressources superficielles (rivières, lacs) ou souterraines (nappes, sources) puis dirigée vers une usine de traitement. Dans cette usine, l’eau y est décantée, filtrée puis désinfectée pour être transformée en eau potable. La potabilisation de l’eau fait appel à des produits chimiques rigoureusement règlementés et péremptibles (ils ont une date limite d’utilisation).
Elle est ensuite transportée pour être stockée dans des réservoirs qui alimentent tout un réseau de canalisations au bout duquel se trouve notre robinet.
Tout au long du circuit (prélèvement, traitement et distribution), l’eau exige une surveillance permanente. Tout son process doit être soumis à des contrôles rigoureux et doit faire l’objet de l’application d’un PAQ* (Plan Assurance Qualité). Il en va de la santé publique. Il semble pourtant qu’au Congo, aucun contrôle rigoureux n’existe.
On sait que les réseaux de transport et de distribution congolais sont anciens et vétustes. On suppose que de 30 à 60% de l’eau puisée se perd en fuites alors qu’une grande partie des populations, même en ville, manque du précieux liquide. La SNDE tente avec beaucoup de mal à étendre son réseau aux quartiers nouveaux, elle n’opère donc de travaux sur les réseaux anciens que dans le cas de ruptures complète. Très souvent ses interventions sont très tardives.
Tant que la pression demeure dans les tuyaux, l’eau conserve peu ou prou ses qualités, mais, dans le cas où cette pression baisse, ce qui arrive à chaque délestage électrique, l’eau qui s’est échappée des tuyaux, y retourne polluant l’ensemble de la ligne.
*Dans le cadre d’un PAQ, toutes les opérations sont contrôlées 4 fois :
1- Contrôle intérieur interne : L’entreprise exécutante contrôle que le travail de ses agents est réalisé selon les normes et les règles de l’art.
2- Contrôle intérieur externe : Les travaux et les contrôles de l’entreprise exécutante est contrôlée, à ses frais, par un organisme agréé extérieur.
3- Contrôle extérieur interne : Le maître d’ouvrage contrôle à son tour.
4- Contrôle extérieur externe : Les constatations du maître d’ouvrage sont validées, à ses frais, par un organisme agréé extérieur.