Les pays nordiques démontrent une nouvelle fois leur capacité à assurer et maintenir un environnement optimal pour les acteurs de l’information. La Finlande (1er, 0) les Pays-Bas (2nd, +1) et la Norvège (3ème, -2) conservent ainsi les trois premières positions. Le Canada (20ème, -10) évite de justesse de sortir de la liste des vingt pays les mieux cotés. A noter l’entrée dans le classement d’Andorre (5ème) et du Liechtenstein (7ème) qui se placent juste derrière le trio de tête.
A l’autre bout du Classement, le « trio infernal » (Turkménistan, Corée du Nord, Érythrée) conforte sa position en queue de classement. L’arrivée de Kim Jong-un à la tête du Royaume ermite n’a rien changé au contrôle absolu de l’information qui y prévaut. Récemment agitée par une courte mutinerie militaire au ministère de l’Information, l’Érythrée (179ème, 0) continue d’être une prison à ciel ouvert pour sa population. Des journalistes y meurent en détention. Malgré un discours réformiste, le régime turkmène ne cède pas un pouce de son contrôle totalitaire sur les médias.
<!--break-->
Pour la deuxième année consécutive, le « trio infernal » est précédé par la Syrie (176ème, 0), où se déroule une guerre de l’information sanguinaire. Au sortir d’une année meurtrière pour les journalistes, la Somalie (175ème, -11) sombre dans les tréfonds du classement. L’Iran (174ème, +1), la Chine (173ème, +1), le Vietnam (172ème, 0), Cuba (171ème, -4), le Soudan (170ème, 0) et le Yémen (169ème, +2) complètent la liste des dix pays les moins respectueux de la de liberté de la presse. Non content d’emprisonner des journalistes et net-citoyens à tour de bras, l’Iran se distingue par d’abjectes pressions sur les familles des journalistes, sur son territoire comme à l’étranger.
Des améliorations majeures…
Au rang des progressions les plus importantes, le Malawi (75ème, +71) remporte la palme, pour revenir quasiment à la position occupée avant les dérives de la fin de la présidence Mutharika. LaCôte d’Ivoire (96ème, +63) en sortant de la crise post-électorale entre partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, remonte très fortement dans le classement, pour retrouver sa meilleure position depuis 2003. La Birmanie (151ème, +18) confirme sa légère augmentation observée dans la précédente édition. Grâce au printemps birman, des mesures d’ouverture sans précédent permettent au pays, classé chaque année depuis 2002 dans les quinze derniers rangs, d’accéder à une position historiquement haute. L’Afghanistan (128ème, +22) enregistre également une progression sensible. L’absence de journalistes emprisonnés explique cette hausse ; pour autant de nombreux défis restent à relever, notamment avec le retrait des troupes étrangères. La République du Congo progresse de 14 places, on peut craindre que ça ne dure pas après la suspension de plusieurs titres de la presse écrite.
… et des chutes vertigineuses
Le Mali (99ème, -74) enregistre la plus forte chute du classement suite aux événements qui ont frappé le pays dans le courant de l’année 2012. Le putsch militaire du 22 mars à Bamako et la prise du nord du pays par les indépendantistes touaregs et des groupes islamistes armés ont exposé les médias du nord du pays à la censure et aux exactions. La Tanzanie (70ème, -36) perd plus de 30 places. En l’espace de quatre mois, un journaliste a été tué alors qu’il couvrait une manifestation et un autre a été retrouvé mort, manifestement assassiné.
Secoué par des mobilisations socio-économiques, le Sultanat d’Oman (141ème) perd 24 places, la plus forte baisse enregistrée pour la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord en 2012. Près de 50 net-citoyens et blogueurs ont été poursuivis pour ‘crimes de lèse majesté’ et/ou ‘crimes de cybercriminalité’ ne serait-ce qu’en 2012.
Si les journalistes qui y exercent bénéficient d’une véritable liberté de ton malgré l’existence de la censure militaire, Israël (112ème, -20) chute en raison des exactions commises par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens, désormais intégrées dans le calcul, au lieu de faire l’objet d’une catégorie répertoriée, mais séparée.
En Asie, miné par un manque de transparence et un droit d’accès à l’information quasi nul sur les sujets liés de près ou de loin à Fukushima, le Japon (53ème, -31) enregistre une forte chute qui sonne comme un avertissement. La Malaisie (145ème, -23) atteint la position la plus basse qu’elle ait jamais occupée, et affiche une chute importante due à un accès à l’information de plus en plus limité. Même cas de figure au Cambodge (143ème, -26) où l’autoritarisme et la censure se renforcent. Une lourde peine de prison a été prononcée contre un doyen du journalisme. LaMacédoine (116ème, -22) enregistre également une baisse de plus de 20 places, entre retraits arbitraires de licence et dégradation du climat d’exercice de la profession de journaliste.
Lire l'ensemble du document