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PROCÈS DU 4 MARS Marcel Ntsourou est passé à la barre

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 Quatre jours après l’ouverture des auditions des présumés inculpés(NDLR : Si ces hommes sont déférés devant la cour c’est qu’ils ont déjà été inculpés et qu'ils sont maintenant accusés, ils peuvent cependant réclamer la présomption d'innocence.) dans l’explosion du dépôt d’armes et de munitions du régiment blindé de Mpila, la vérité sur l’origine de l’incendie reste encore un mystère dans la mesure où aucune des personnes déjà interrogées ne reconnait les faits(NDLR : surprenante expression qui présuppose que devant la justice seuls des aveux sont irréfutables). Entendu devant la barre samedi, le Colonel Marcel Ntsourou a, comme ceux qui l’avaient précédé, nié les faits  qui lui sont reprochés. «Je ne comprends pas pour quelle raison j’ai été incarcéré, car c’est moi qui avais initié la lettre de mise en place de la commission d’enquête sur la tragédie du 4 mars 2012. À ma grande surprise, cette commission s’est détournée de son contrat pour s’attaquer à ma personne …», a-t-il déclaré.

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 Le colonel Marcel Ntsourou ne comprend pas les raisons de son incarcération

En sa qualité de secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité, le colonel Marcel Ntsourou s’était rendu sur les lieux du drame, le 6 mars 2012, pour constater les dégâts. Il a été inculpé pour détention d’armes, possession de faux billets et atteinte à la sureté de l’État.  

Le colonel Marcel Ntsourou a déclaré, le16 août à la Cour, qu’il avait célébré son anniversaire le 3 mars à son domicile. Dans la matinée du 4 mars, il a entendu la première détonation. Se renseignant, il lui a été rapporté que le régiment blindé était en feu. C’est ainsi qu’il s’était rendu sur les lieux pour constater les dégâts. « Je ne comprends pas pour quelle raison j’ai été incarcéré, car c’est moi qui avais initié la lettre de mise en place de la commission d’enquête sur la tragédie du 4 mars 2012.À ma grande surprise, cette commission s’est détournée de son contrat pour s’attaquer à ma personne. Étant un officier de terrain, je m’étais rendu sur les lieux pour m’enquérir de la situation. Malheureusement, cela m’a causé préjudice. Je ne remplissais que ma mission, car je peux agir et rendre compte à ma hiérarchie», a affirmé Marcel Ntsourou.

Au cours de son audition, le colonel Ntsourou a déclaré que le dépôt d’armes devait être délocalisé depuis 2006, et reconnaît, de ce fait, ne pas avoir d'informations sur le stockage des charges explosives des sociétés civiles à l’Écramu. «Qui a donné l’autorisation à ces sociétés de stocker leurs munitions dans une caserne militaire, sans aucune mesure de sécurité? C’estune négligence criminelle. La chose qui me fait mal, c’est de n’avoir pas su qu’il y avait du désordre dans cet établissement»,a regretté le colonel Marcel Ntsourou. Il a, par ailleurs, taxé cette détention d’illégale, car dit-il, les armes retrouvées au poste de police de sa résidence étaient le fruit de l’opération de ramassage d’armes dans les départements du Pool et de la Bouenza: «Nous avions réussi à racheter près de 1 650 armes lors de cette opération mais je n’avais reçu aucun ordre d’arrêt des opérations.»Au sujet de la contrefaçon des billets de banque, il a déclaré que ces billets lui avaient été donnés par son supérieur, Jean-Dominique Okemba, en présence du chef de l’État, pour les besoins d’une enquête.

Les accusés ne reconnaissent pas les faits qui leur sont imputés

Durant quatre jours, la partie civile, le ministère public et les avocats de la défense ont interrogé les prévenus sur l’origine de l’incendie du dépôt de munitions de Mpila. Malheureusement, (NDLR : Odieux parti pris de la journaliste pour la culpabilité des accusés.)à ce jour, aucun accusé ne reconnaît les faits qui lui sont imputés. Du 13 au 17 août, les caporaux-chefs Julien Aymard Gana et Dimitri Gédéon Issangou Mampassi, les sergents André Souana et Charlie Ntsoumou Ngoba, le sergent-chef Kevin Simplice Ngami, ont été incarcérés pour recel. Les faits reprochés étaient d’avoir reçu 40 millions FCFA du colonel Marcel Ntsourou afin de les remettre à Charlie Ntsoumou Ngoba, alors que le colonel ne connaît ni physiquement, ni moralement le sergent Ntsoumou, et ce dernier avoue n’avoir jamais reçu de fausse ou de vraie monnaie de la part du colonel Ntsourou. Giscard Mamichelot, un civil que le colonel Marcel Ntsourou avait aidé lors des évènements de 1998, l’adjudant Maxime Christophe Onono, l’adjudant Servant Étou Obami et le sergent-chef Gustave Lambini ont été inculpés d'atteinte à l’intégrité corporelle sur la personne de Ngami. Ce dernier ne reconnaît pas avoir été séquestré. Notons que plus d’un tiers des accusés prétendent que le procès-verbal établi par le doyen des juges d’instruction est truffé de fausses déclarations.

Jean-Dominique Okemba et Norbert Dabira auditionnés pour information

Les débats de la journée du samedi 17 août étaient axés sur les dépositions des témoins Jean-Dominique Okemba et Nor-bert Dabira, respectivement secrétaire général du Conseil national de sécurité et inspecteur général des forces armées congolaises et de la gendarmerie, à l’époque. Le secrétaire général du Conseil national de sécurité, Jean-Dominique Okemba, dans sa déposition, a affirmé qu’il n’était pas au courant de l’existence de charges explosives au sein de l’Écramu. « La responsabilité pénale est individuelle. Et les faits qui sont reprochés au colonel Ntsourou n’ont aucun rapport avec le 4mars, raison pour laquelle il bénéficie jusqu'à ce jour de la présomption d’innocence», a indiqué le secrétaire général du Conseil national de sécurité.

Norbert Dabira a, pour sa part, déclaré qu’en tant qu’inspecteur général des armées à cette époque, il avait fait un constat à l’Écramu. «Après avoir constaté que le stockage des charges explosives ne se faisait pas selon les principes de stockage, j’ai alerté le haut commandement afin de prendre des précautions, car la situation était grave et alarmante. Les décisions avaient été prises mais pas exécutées jusqu’au 4 mars 2012», a-t-il regretté.

Sur trente accusés, dix-neuf ont déjà été auditionnés, mais toujours aucune information probante n'a été recueillie sur l’origine de l’explosion du 4 mars 2012.

Josiane Mambou-Loukoula

Les Dépêches de Brazzaville

NDLR : Nous avons beau chercher, nous ne voyons toujours pas la relation entre les actes que l’on reproche aux accusés et les tragiques évènements du dimanche sanglant.


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