Ainsi donc, l’enveloppe est d’environ 380 000 000 000 XAF (à peu de choses près 580 000 000€) qui va être engloutie dans une réalisation de prestige éloignée de la capitale et qui servira rarement en dehors de son objet initial qui est d’accueillir en 2015 les 11ème Jeux Africains.
<!--break-->
Nous ne reviendrons pas ici sur la construction de la nouvelle université sur un site proche, par voie de conséquence, nous ne contesterons pas l’utilité de la construction du village olympique, qui après les jeux verra très probablement sa mutation en cité universitaire, comme cela se fait généralement.
En revanche, nous nous posons des questions sur la réalisation des infrastructures sportives sur lesquelles les brazzavillois auront quelque mal à se rendre en raison de leur éloignement de la capitale. Comment remplir un stade de 60 000 places à partir de Brazzaville ? Quel est le service de bus qui permettra de déplacer ne fut-ce que la moitié des spectateurs (Si l’on envisage des bus routiers aux normes internationales, ils n’ont qu’une capacité de 60 places, il en faudrait donc 500 pour transporter tout ce monde). Serait-on capable d’organiser ce transport à un tarif qui ne soit pas rédhibitoire pour la majorité de la population ?
Mais c’est surtout autour de la somme investie que nous nous inquiétons.
Le sport congolais, comme la culture congolaise sont des secteurs délaissés par les pouvoirs publics et la plupart des athlètes nationaux s’expatrient pour avoir un niveau international. Les villes et l’hinterland manquent cruellement d’infrastructures sportives permettant de dépister les talents et entraîner les athlètes à proximité de leur résidence ou de leur lieu d’emploi.
Avec ces 380 milliards, n’aurait-on pas pu mettre aux normes les installations existantes à Brazzaville et y construire celles qui y font défaut. Avec le surplus dégagé, n’aurait on pas pu construire de vrais stades d’entraînement dans les quartiers des préfectures de département ?
(3).jpg)