Le rapport annuel sur les perspectives économiques en Afrique, (African Economic Outlook) vient de tomber.Le top 10 des prévisions de croissance des pays africains pour 2013-2014 se présente comme suit :1) Libye (11,6%)2) Sierra Leone (9,6%)3) Tchad (9,5%)4) Côte d’Ivoire (9,3%)5) RD Congo (8,8%)6) Ghana (8,4%)7) Mozambique (8,3%)8) Angola (8%)9) Zambie (7,6%)10) Rwanda (7,2%)Le Congo-Brazzaville qui était pourtant sur un bon trend ne figure pas parmi les premiers de la classe. La faute à la diversification de l’économie sans doute, toutes les mains étant enfouies dans le cambouis pétrolier à plus de 80%

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République du Congo
La croissance du PIB réel devrait atteindre 5.1 % en 2013 et 5.3 % en 2014 contre 4.9 % en 2012. Mais cette croissance relativement satisfaisante devra également se mesurer à l’aune des perspectives de l’économie mondiale.
En effet, si, en dehors du pétrole, le Congo dispose d’importantes ressources minières, forestières et gazières, ainsi que d’un bon potentiel agricole, la structure de l’économie a, elle, peu évolué.
Le programme d’investissements publics de l’État est plus que jamais nécessaire, non seulement pour diversifier l’économie du pays, mais aussi pour juguler une pauvreté touchant encore 44 % d’une population qui connaît, surtout chez les jeunes et les femmes, un taux de chômage élevé.
Vue d'ensemble
Les perspectives économiques du Congo demeurent favorables mais les conditions extérieures constituent un risque important. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 5.1 % en 2013 et 5.3 % en 2014. Outre le pétrole, les principaux moteurs de la croissance sont : i) les activités forestières, les transports et télécommunications ; et ii) la poursuite du programme d’investissements publics de l’État. La réalisation de ces taux de croissance nécessite néanmoins l’accélération du rythme des réformes et une gestion correcte des risques liés à la détérioration des perspectives de l’économie mondiale, notamment la baisse de la demande et des cours mondiaux de pétrole. Cette menace met en évidence la fragilité de l’économie congolaise et la nécessité d’une diversification grâce au développement du secteur privé non pétrolier.
Le programme de réformes appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) a donné des résultats satisfaisants mais qui doivent encore être consolidés par une accélération du rythme global de ces réformes. De même, le Programme d’action gouvernementale de gestion des finances publiques (PAGGFP) a produit un effet positif. Une nouvelle législation visant à améliorer la transparence dans la gestion des ressources forestières a ainsi été votée en 2011. Tandis que le Gouvernement a entamé la mise en œuvre du Plan d’action global pour l’amélioration du climat des affaires adopté en février 2011, avec, notamment, la création du Haut Conseil du dialogue public-privé (HCDPP), placé sous l’autorité du président de la République, et la mise en place d’un guichet unique pour l’enregistrement des entreprises. Ces mesures ont permis la conclusion, pour la première fois, de l’ensemble des revues du programme soutenu par le FMI.
Malgré ces avancées, des réformes ambitieuses sont encore nécessaires pour permettre au pays de tirer plus efficacement parti de ses ressources naturelles dans le but de diversifier son économie et de promouvoir une croissance durable et inclusive. En effet, malgré une croissance plutôt satisfaisante, un bon potentiel en ressources pétrolières, forestières, minières et agricoles, et un revenu par tête de 2 300 USD le plaçant dans le groupe des pays à revenu intermédiaire, tranche inferieure, la pauvreté reste élevée et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’impose comme un enjeu de taille. Sévit ainsi un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes de 15 à 29 ans. De fait, la structure économique du pays a peu évolué et l’économie reste très dépendante du pétrole, qui représente près de 70 % du PIB nominal et 90 % des exportations. Une accélération du programme de réformes est donc cruciale pour faire face à ces différents impératifs. Les domaines nécessitant d’urgentes réformes comprennent l’amélioration du climat des affaires, la mise à niveau des infrastructures, le développement du capital humain et la gouvernance – celle, notamment, des ressources naturelles.
Figure 1: Taux de croissance du PIB réel 2013 (C)
Tableau 1 : Indicateurs Macroéconomiques 2013
2011 | 2012 | 2013 | 2014 | |
---|---|---|---|---|
Taux de croissance du PIB réel | 3.4 | 4.9 | 5.1 | 5.3 |
Taux de croissance du PIB réel par habitant | 0.9 | 2.4 | 2.6 | 2.8 |
Inflation IPC | 1.8 | 5.1 | 4.2 | 2.9 |
Balance budgétaire % PIB | 16.4 | 2.4 | 3.2 | 2.4 |
Balance courante % PIB | 0.8 | 0.3 | 0.6 | -3 |