La ville de Kisangani, s'étend entre la rivière Tshopo et le fleuve Congo. De nombreux affluents et îles constituent un entrelacs propice au déplacement par voie fluviale de la population de Kisangani ainsi qu'au transport de marchandises en baleinières, prirogue à pagaie ou motorisée d'une rive à l'autre et d'un quartier à l'autre.
Kisangani constitue, au départ des capitales jumelles Kinshasa et Brazzaville, le plus haut point navigable sur le fleuve Congo. Il n'existe plus de route pour assurer la liaison entre Kinshasa, la capitale de la RDC, et Kisangani, la troisième ville du pays. Seuls les plus fortunés ont la possibilité de se payer le luxe d'un billet d'avion. Alors, pour le reste de la population, le fleuve Congo est devenu l'unique itinéraire envisageable. Pour 50$, l'équivalent d'un mois de salaire, les congolais choisissent l'option la plus économique. Ils empruntent cette voie longue de 1 700 kilomètres.
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Cette carte, dont l'original est en anglais et dont nous avons traduit pour vous la légende, montre l'importance du transport fluvial dans cet immense pays qu'est la RDC divisée par de nombreux conflits régionaux qui rendent les déplacements terrestres plus qu'aléatoires. Nous n'avons, hélas, pas trouvé de document équivalent pour le Congo Brazzaville, lui aussi dans sa partie nord, tributaire des voies navigables.
Durant les années coloniales, le fleuve est la voie privilégiée de pénétration de l’hinterland. Les bateaux les plus performants mettent 7 jours pour rallier de Stanleyville et Léopoldville et 10 jours à la remontée du courant.


"Au moment de la chute du mur de Berlin, qui provoque en Afrique un tremblement de terre démocratique, le bateau de Mobutu sort d'un chantier naval à Kinshasa, où l'ancien courrier colonial - le Général Olsen rebaptisé Kamanyola - a été transformé, pendant deux ans, en houseboat présidentiel. Rallongé de 4 mètres, il a été équipé de radars, de communications satellite cryptées, de deux appartements VIP, d'une salle de banquet pour une centaine d'hôtes, d'un salon de coiffure, de soixante cabines, ainsi que de dortoirs pour la troupe, dont des " plongeurs autonomes " . Pendant quatre ans, trois cents personnes vont vivre la fin de règne sur le Congo. L'exiguïté des lieux maintient l'illusion d'une concentration de pouvoirs, mais s'accompagne aussi de nuisances, y compris matrimoniales : la " rotation " des soeurs jumelles, Bobi et Cosia Ladwa, les deux épouses rivales du président, s'en trouve grandement compliquée.
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Le régime a coulé, le Kamanyola reste à quai. Au lendemain de sa victoire, Laurent-Désiré Kabila, l'a rebaptisé du nom - Lemera - de la localité dans l'Est où, en octobre 1996, fut forgée l'alliance des forces qui allait le porter au pouvoir. " Kabila père " a tenu deux, trois conseils des ministres à bord du Lemera, l'occasion de prouver que le bateau fétiche de son prédécesseur ne lui faisait pas peur. En avril 1998, lors d'un conclave des responsables de seize services secrets d'Afrique centrale, on s'y est même affublé, se prenant en photo à tour de rôle, d'une toque de léopard et d'une grosse paire de lunettes d'écaille pour " jouer à Mobutu ". Cependant, depuis l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, en janvier 2001, son fils et successeur au pouvoir n'est pas monté à bord. L'ex-Kamanyola rouille dans une zone de haute sécurité du port de Kinshasa. Nul ne fait plus tourner ses puissants moteurs, son étrave ne fend plus les flots cuivrés à des pointes de 30 km/h. " L'homme du fleuve " est mort, sonbateau un musée interdit de visiteurs."
Après les vapeurs à aube, puis les bateaux courrier, ou le fastueux Kamanolya, seuls des pousseurs de barges et des "coques motorisées" inaccessibles à l’immense majorité de la population, voguent désormais sur le Congo.
Cours moyen du Congo
Il comprend le Haut Congo et le Moyen Congo. Sur ce parcours, le fleuve roi s'étale avec indolence dans l'immense plaine centrale. Son parcours est paisible et parsemé d'îles et bancs de sable qui demandent aux pilotes de l’expérience et une attention de tous les instants pour éviter l’échouage. Sa largeur peut atteindre de 25 à 30 km, à Makanza.
Il reçoit successivement les apports de nombreux affluents navigables qui ont pour la plupart justifié l’implantation de bourgades ou villes commerciales :
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La ville de Mbandaka (anciennement Coquilhatville) est la capitale de la Province de l'Équateur en République démocratique du Congo. La ville est une étape importante sur le fleuve. Elle est traversée par l’équateur. Elle héberge une véritable richesse botanique dans un parc aux confins de l'agglomération dit jardin botanique d'Eala (ci-dessous) fondé par Emile Laurent pour Léopold II en 1900.

Il est considéré qu’ici se trouve le point de transition entre Haut et Moyen Congo

L’Oubangui est navigable sur 200km jusqu’à la capitale de la République Centre Africaine, Bangui. Il dessert en république du Congo la ville d'Impfondo innaccessible par voie terrestre.
Ici la RDC perd son monopole sur le fleuve, sa rive droite revient désormais à la République du Congo. C’est aussi un point qui détermina l’avenir de l’Afrique coloniale. Stanley et de Brazza s’étaient convenu que l’anglais prendrait les territoires de la rive gauche pour la Belgique et de Brazza conquerrait la rive droite au profit de la France. Arrivé au confluent de l’Oubangui, Brazza crut suivre le lit du Congo en remontant l’Oubangui faisant perdre à son employeur le bénéfice d’un territoire immense et richissime en matières premières.
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De part et d'autre de issue aval, Brazzaville et Kinshasa se font face. Ce sont les deux capitales les plus proches au monde, pourtant, à ce jour, il n’existe aucun moyen de les joindre par voie terrestre bien qu’un projet de pont rail/route soit depuis des décennies régulièrement évoqué.
Vers l'aval, plusieurs ensembles de rapides (connus sous le nom de Chutes Livingstone) se succèdent sur un dénivelé d'environ 300 mètres jusqu'au port de Matadi.