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N’sangu Ndji Ndji - En route pour la 9ème édition !

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Cette nouvelle édition du festival international N’sangu Ndji Ndji se tiendra du 5 au 9 juin 2013,  sous le thème «Pointe-Noire, musique et éducation artistique».

Cet évènement majeur de la vie culturelle ponténégrine, vise à la défense et à la mise en valeur des diversités culturelles à travers le spectacle vivant. Il mettra l’accent cette année, sur l’implication des jeunes des quartiers afin qu’ils deviennent eux-même acteurs du festival !

Des artistes, venus du Gabon, de la RDC, du Cameroun, du Kenya ou encore de France se produiront dans quatre hauts lieux de la culture de Ponton la Belle.

Ateliers artistiques, conférences, formations, animations et spectacles vivants, viendront également rythmer ces quatre jours !

Retrouvez  l’intégralité du programme à la suite.

 


HISTOIRE - Toponymie de Brazzaville jusqu'en 1986.

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 L'HISTOIRE DU CONGO A TRAVERS LES RUES DE BRAZZAVILLE

Jean Pierre BANZOUZI (1986)

INSSEJAG

L'objet de cette communication est d'utiliser la rue comme outil méthodologique, sorte d'itinéraire historique rendant compte de l'histoire du Congo :

  • le Congo, des origines à la pénétration (avant 1880)
  • la période coloniale (1880 - 1958)
  • la décolonisation et l'Indépendance (1958 - 1960)
  • le Congo aujourd'hui.

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1- DEFINITION DE LA RUE

L'origine étymologique de "rue", est le mot latin "ruga", nom garde en Italien et dans d'autres langues romanes et qui par déformation est devenue "rue". "Ruga" veut dire ride; on pourrait dire que la rue est une cicatrice laissee par l'histoire. Cet  espace de la rue est fondamentalement le lieu d'une histoire.

Notre approche vise à dégager la personnalité de la rue, mais également répondre à la plus banale des questions: quelle est ton adresse ? rue Bayardelle, rue du General de Gaulle, avenue de France, avenue de Paris, etc., noms d'hommes célèbres, de villes ou de pays que, dans la pratique courante, on est amené à prononcer à tout bout de champ. Cette familiarité est ambiguë, fallacieuse et savamment orchestrée par la Métropole. Ainsi, nous sommes où nous ne sommes pas, mais le pays où nous ne sommes pas existe et celui où nous sommes n'existe pas. La méconnaissance même des nouveaux noms est flagrante : rue Mpossi-Masseko. rue Mabiala Ma Nganga, rue Pierre Mbongo. Ainsi continue-t-on  d'envoyer les lettres aux anciens noms des rues.

Le choix d'une telle approche trouve sa justification dans le fait que Brazzaville, qui est devenue tant de fois capitale (de l'Afrique Equatoriale Française, de la France libre, du Moyen Congo, du Congo, désormais de la République Populaire du Congo), se distingue encore une fois des autres capitales des pays de l'Union Douanière des Etats de l'Afrique Centrale (Libreville, Ndjamena, Yaounde, Bangui) comme étant la seule dont les rues et avenues portent des noms de personnes, d'événements ayant fait date. de villes, de rivières, de forêts, etc.

Nous nous proposons de faire connaître Brazzaville par les rues. Cette approche permet d'entrer complètement dans l'histoire du Congo par un aperçu toponymique, historique et sociologique des noms des rues, avenues et lieux-dits selon les quartiers.

2- HISTORIOGRAPHIE DES QUARTIERS

2.1. Le Plateau

Le Plateau, quartier administratif, est compris entre les ravins de la Glacière et du Tchad. C'est sur ce Plateau que fut acheté et payé en barrettes le groupe de 17 paillotes du chef N'Guia en 1886. De Chavannes y construisit la "première case" de Brazzaville. Les rues de ce quartier évoquent les premiers explorateurs : rue Diego Cao, évoque le premier explorateur ayant atteint l'embouchure du Congo en 1482; d'autres rues portent les noms de presque tous ceux qui accompagnaient Brazza lors de la pénétration coloniale avec les missions de l'Ouest africain : rue Ballay et rue Noël Eugene, la rue Malamine, du nom d'un sergent sénégalais, jadis (1912) petite rue du Plateau, actuellement située entre la place de la Mairie et l'Hôtel des Postes. Rue Crampel porte le nom d'un secrétaire de Brazza; enfin les rues Rigail de Lastours, Charles de Chavannes. Albert Dolisie, Thollin (Place), et Liotard évoquent également les compagnons de Brazza. Par la suite, se sont ajoutées les rues Henri de Lamothe et du Colonel Largeau. La rue Edouard Renard évoque le gouverneur général de 1'AEF qui succéda à Antonetti, et elle est vraisemblablement une des plus vieilles rues de Brazzaville. Anciennement dénommée avenue de la Résidence, cette rue partait de la case de Chavannes-Laneyne (la résidence) et, traversant le tennis club de l'époque, où se trouve actuellement le palais présidentiel, descendait par un escalier a la briqueterie de Chavannes. L'avenue du General de Gaulle, anciennement avenue n°2 en 1937, longe le ravin du Tchad.

2.2. Le quartier Tchad

Ce quartier est situe entre le ravin du même nom et le ravin de la Mission et fut concédé par arrêté, le 31 janvier 1900, par le commissaire général du gouvernement dans le Congo Français au "Territoire militaire des pays et protectorats du Tchad". Il abrita plusieurs militaires tchadiens, et s'appelle aujourd'hui Camp du 15 Août 1963.

Certaines rues de ce quartier sont dédiées à la gloire de l'Armée Française : avenue de la Deuxième Division Blindée, boulevard Marechal Lyautey, avenue Colonel Busset, avenue du Colonel Colonna d'Ornano. Enfin l'avenue des Unîtes de Marche de la France Libre évoque l'épisode qui commença le 21 décembre 1940 et au cours duquel  le General de Larminat salua le départ des deux premiers bataillons de marche de la guerre en Erythrée : février 1941. victoire de Koufra remportée par Leclerc. Keren et Kub-Kub en Erythrée: 1941 avec le Fezzan jusqu'a Tripoli : du 26 mai au 11 juin 1942 où. sous les ordres de Koenig, défense héroïque de Bir-Hakeuir en Lybie : et enfin en Août 1944, débarquement Paris-Strasbourg.

2.3. Le quartier de la Mission ou l'Aiglon

Il évoque la pénétration des missionnaires catholiques et le rôle prépondérant qu'ils ont joue dans l'évangélisation, l'enseignement (école primaire, collège Chaminade, collège Javouhey, etc.), et l'architecture de Brazzaville (sa cathédrale, la basilique Sainte Anne du Congo). Ce sont les rues telles que :  la rue du R.P. Bessieux, du nom du premier  évêque du Gabon qui s'installa près du fort d'Aumale (futur Libreville en 1886) : l'avenue Monseigneur Augouard (premier Français venu au Stanley- Pool après de Brazza en 1881) qui fonda la Mission de Linzolo en 1883. une Mission au Kassaï (Zaïre Actuel) des 1886, et une autre à Brazzaville en 1887. Ce personnage lança son premier "diata" bateau A voile, en 1881 et fut nomme évêque en 1890 : il créa le Port Leon, jadis port fluvial de la Mission Catholique, derrière l'Hôtel de ville. On v trouve aussi la rue du Village des Chrétiens au bas de la colline de la mission, (ancien village dit aussi Mariage, constitue : par des esclaves libérés et les premiers catéchumènes maries religieusement, qui était situe jadis vers les immeubles fédéraux face h la Résidence Marina Hôtel.

2.4. La Plaine

Ce quartier est compris entre l'H6tel de Ville et l'embarcadère pour Kinshasa et fut crée en 1888. Des boutiques s’y ouvriront à la suite de la pénétration coloniale : en 1887, un premier comptoir français (Firme Daumas-Beraud) est crée sur les bords du Pool, suivi par les frères Tréchot en 1888 qui se tourneront vers le fleuve Congo et la Cuvette. Les quatre frères Tréchot exploitaient une immense concession dans le Moyen Congo, du temps des fameuses sociétés concessionnaires qui se partagèrent le Congo, et deux d'entre eux fondèrent la CFHC (Compagnie Française du Haut Congo). La rue Tréchot était petite mais commerçante. Elle reliait l'avenue Orsi du quartier commercial à la rue Jules Ferrv qui rejoint la gare. La rue Jules Ferry, dénommée d’après l'homme d'Etat français, relie la gare à l'ancienne avenue Félix Faure, appelée jadis rue Biscarat d’après l'homme qui fut tué lors de la mission Crampel à Dar el Kouti en 1891.

On trouve dans ce quartier des rues portant les noms de gouverneurs généraux telles que la rue Alfassa (Matteo), d'après le nom du Gouverneur General Honoraire, gouverneur du Moyen Congo et Secrétaire General du Gouverneur General Antonetti, la rue Félix Eboue, du nom du Gouverneur General de l'AEF, premier des gouverneurs en activité qui se rallia à l'appel du Général de Gaulle, compagnon de la Libération. La rue Félix Eboue, anciennement Rue Félix Faure fut débaptisée en 1944.

On y trouve aussi des rues portant les noms d'hommes politiques : rue Paul Doumer (homme politique et administrateur, Gouverneur General de l'Indochine en 1890, Président du Senat en 1927, de la République en 1931). C'est une longue avenue qui, de la Piscine des caïmans, rejoint Mpila en passant par la poste, la Société Nationale d'Electricité, la gare ; elle fut débaptisée pour s'appeler Fulbert Youlou et rebaptisée avenue Patrice Lumumba.

Certaines rues évoquent des dates d'événements : c'est le cas de la rue du 28 Août , date de ralliement à la France Libre et Combattante du Moyen Congo. La rue du General Husson, (gouverneur General de l'AEF qui fut dépossédé et remplace par le Colonel de Larminat) est l'ancienne grande voie qui reliait le Plateau à Mpila et qui a porte plusieurs noms : Congo, Ouesso, Commerce, Félix Faure. Elle fut par la suite découpée en Antonetti et 28 Août 1940 (hà la Plaine) et s'appelle aujourd'hui avenue Amilcar Cabral.

Tout comme les personnes, les lieux sont baptises et, selon les événements, débaptisées : la place de la Gare, date de 1929, sous Antonetti, celle de la Poste, date de 1929; la place de la Piscine, aujourd'hui, appelée 31 décembre 1969 date de 1936. Ces places sont encore connues sous leur non originel : le nom de la Piscine persiste encore bien qu'elle n'existe plus.

2.5. Le quartier Mpila

Cet ancien village florissant illustre les balbutiements des debuts de l'industrie A Brazzaville. Les rues de ce quartier évoquent :

- La pénétration coloniale ; ainsi la rue Bouet-Willaumez, du nom du capitaine de vaisseau commandant le brick la "Malouine" qui reçut pour mission d'explorer la c6te occidentale d'Afrique, reconnut la rade du Gabon et traita le 9 fevrier 1839 avec un chef indigène de la rive gauche de la baie (Rapou Yombo, dit aussi Roi Dents) permettant ainsi à la France de s'installer au Ga bon.

- Les Sociétés concessionnaires : La rue de la Pointe Hollandaise, le cimetière Hollandais, rappellent les premiers  temps de Brazza et tout un chapitre de la présence européenne en Afrique Centrale pendant tout le XIXe siècle. Les Hollandais avaient un nombre important de comptoirs et de factoreries le long de la cote et notamment à Brazzaville. C'est la Maison Hollandaise sous le sigle de N.A.H.V. (Nieuwe Afrikaansche Handels Vennotschap) qui y obtint une concession dès 1888 qui atteindra, en 1898, quarante hectares (un kilomètre de front d'eau le long du Beach actuel).

- La construction du chemin de fer Congo-Océan (CFCO) : les rues du Camp, Jacob, de la Gare des marchandises, toutes évoquent cette époque. La rue du Camp du nom d'un camp de travailleurs du CFCO qui fut construit aux environs de 1933 entre l'UNELCO, la SNE actuelle et le grand immeuble magasin Nogueira ; rue Jacob (Léon), baptisée d'après l'ingénieur des chemins de fer qui fut charge par Brazza en 1886 d'étudier le trace et fit en 1887-1889 d'importants travaux topographiques entre Loango et Brazzaville avec Pleigneur, Pobeguin, Michel Dolisie, Cholet. La rue de la Gare des marchandises conduit à la gare surnommée "petite vitesse".

Au delà du quartier industriel, les rues évoquent les activités principales du quartiers : rue des Jardiniers, rue des Pêcheurs, rue des Maraîchers, etc.

3. LES RUES DANS « LES BRAZZAVILLES NOIRES »

3.1. Historique de la rue

L'expression les "Brazzavilles noires" est emprunté à G.Balandier (1955). Elle désigne les quartiers urbains d'occupation africaine. En effet, c'est en 1909 qu'une déclaration consacre la création officielle des quartiers indigènes de Poto-Poto et de Bacongo. Celle-ci paraît exprimer la volonté des pouvoirs centraux coloniaux de placer les agglomérations indigènes dans un système où l'on n'admet pas une intégration des populations locales et de la population européenne. Qu'est ce qui a provoqué cette décision qui appelait des transformations ? "Quand le pouvoir colonial manifeste sa volonté de contrôler tout ce qui approche le milieu urbain, la première application de volonté se fait par le trace des rues dans ces quartiers noirs, dans un esprit rationaliste, qui tranche souvent avec la ville européenne. Les rues sont rectilignes et se croisent en angle droit" (Milandou, 1983).

3.2. Le paysage urbain : les noms de rues

Balandier dans, "Sociologie des Brazzaville Noires" (1955) dit A propos des noms de rue : "les dénominations mêmes des rues ne manquent pas d'être caractéristiques de chacun des 'Centres'. A Poto-Poto, elles rappellent l'origine ethnique des premiers habitants qui les ouvrirent : rue des Mongo, rue des Mbochi, rue des Kouyou, etc. Ces noms ne doivent pas faire illusion, ils constituent plus des rappels historiques que l'indication d'une réalité actuelle ; ils soulignent surtout l'extrême panachage ethnique qui caractérise ce centre : l'énumération des noms de rues fait saisir à quel point Poto-Poto est un véritable 'melting-pot'. A Bacongo, les dénominations sont de nature radicalement étrangères et rappellent les grandes personnalités de l'histoire et de la littérature : rues Montaigne, Voltaire, Condorcet, Surcouf, Jean Bart, etc. Ce 'centre' ne se définit pas par rapport a des particularités ethniques mais rappelle son caractère de dépendance du quartier administratif".

3.2.1. Le quartier Bacongo

Le quartier est subdivise en plusieurs quartiers administres par des chefs de quartiers ; il se décomposait de la manière suivante : quartier Dahomey, quartier Kondo, quartier Mbama, quartier Mpissa, quartier Mambani, quartier Bounsana et quartier Makélékélé, ce dernier étant devenu un arrondissement.

Ce quartier, typique de la présence française, montre encore une fois combien nous étions domines culturellement dans un pays où nous n'étions pas. Ses rues portent les noms de militaires français : Rue Jean Bart. rue Lamy, rue Moll (colonel tué lors de l'affaire de Doroté dans le Ouaddaï le 9 novembre 1910), rue Capitaine Tchorere (gabonais mort pour la France pendant la guerre 39-45). Elles portent également les noms d'hommes politiques (Jules Grévy, Félix Eboué), d'hommes de lettres (Voltaire), d'hommes de sciences (Chaptal, Condorcet), d'artistes (Béranger), de missionnaires catholiques (Père Bonnefond, Père Drean, tous deux prêtres français de la congrégation du Saint Esprit ; rue Mère Marie, première religieuse au Congo),de missionnaires protestants (John Sodergren), John Sodergren, missionnaire protestant suédois, qui fut Président de la Mission Evangélique Suédoise de 1925 A 1947, est l'une des personnalités que le General de Gaulle rencontrait lors de ses passages à Brazzavile en 1940 et 1942.

Ces rues qui portent comme des êtres des noms propres, furent débaptisées par arrêté n°3127 du 5 juillet 1967 approuvant la délibération n°6-67 du 4 avril 1967 de la délégation spéciale portant sur certaines rues de l'agglomération de Bacongo. On en veut pour exemple la rue Samba Marius. (ex-rue Alfasser, chef de quartier notable). la rue Jacques Bankaites, (ex-rue Condorcet), la rue Balou Constant. (ex-rue Arago), la rue Kitengue, du nom du grand chef du quartier n°1 (ex-rue Bacongo), la rue Mbiemo (ex- rue Capitaine Charles Tchorere, gabonais, officier, capitaine à titre français, commandant de la 7e compagnie du 53e R.I.C.M.S. occupant Airaines et qui fut tué sauvagement le 7 juin 1940 au petit village d'Airaines près d'Abbeville, en France), l'avenue Matsoua André Grenard (ex-avenue Capitaine Gaulard, d'après l'aviateur qui s'écrasa a Bolobo. coté belge, le 18 mars 1935 alors qu'il se rendait à Bangui avec le Gouverneur General Renard et Madame Renard), ancien terrain d'aviation militaire de Bacongo.

3.2.2. Le quartier de Poto-Poto

Poto-Poto, ancienne plaine marécageuse, signifie "boue". Il représenterait un "melting-pot" de la presque totalité des ethnies de l'ex-Afrique Equatoriale Française, (Oubangui-Chari, Tchad, Gabon, Moyen-Congo, Cameroun), des colonies de l'Afrique de l'ouest, d'anciens administrateurs coloniaux, traitants et tirailleurs (Sénégalais, Dahoméens. Haoussa), d'où les rues Dahomey, Haoussa, Sénégalais. Les rues Kassai, Mongo, Banziri, Mbaka, Yakoma, Bangangoulou, Mbochis et Bateke, portent les noms des premiers occupants de Brazzaville : en général ces différentes ethnies ont été,  amenées à Brazzaville par les missionnaires catholiques.

Les grands travaux qui s'ouvrirent au Congo en 1925 (construction du chemin de fer et autres grands travaux &à Brazzaville) permirent l'installation de vastes camps de travailleurs, tels que le camp des Saras à Poto-Poto et la rue du même nom. La présence française était permanente. On y trouve donc l'avenue de Paris, tracée vers 1910, rue principale qui allait du nord au sud de Poto-Poto en 1928 ; elle figure sur une carte comme la rue n°4. Goudronnée début 1954 jusqu'au rond point de Moungali, cette avenue est devenue avenue de la Paix. La rue des Gabonais, fut également débaptisée et rebaptisée rue des Martyrs le 20 septembre 1967 à la mémoire des congolais morts à l'issue des meutes qui suivirent un match de football opposant le Congo au Gabon.

3.2.3. Moungali et Ouenze

Moungali, quartier au nord de Poto-Poto, signifie "aveuglant" (jadis marais et sables étincelants et nus) et Ouenze quartier à l'est de Poto-Poto, dont le nom vient de l'ancien Congo-Belge, signifie "lieu de transaction, de réunion", et plus exactement, "marche". Dans ces deux quartiers les rues portent des noms de villes de l'AEF, des chefs-lieux de région, des villages de l'ancien Moyen-Congo, comme en témoignent les rues Franceville, Bangui. Kinkala, Owando, (ex-Fort Rousset), Loubomo (ex-rue Dolisie), Itoumbi, Lenine (ex-rue Impfondo), Linzolo, Balloys, Dongou et Epena. La volonté de reproduire l'avenue des Champs-Elysées, qui mesure 60 mètres de large, permit la création en 1958 et 1965 de l'avenue des 60 mètres qui changera successivement de nom : Mindouli, débaptise pour s'appeler  Jacques Opangault, du nom du Président du Mouvement Socialiste Africain, Vice Président du Conseil du Gouvernement, puis baptisée de nouveau avenue des 3 Martyrs à la mémoire des citoyens congolais morts les 13, 14 et 15 Août 1963.

3.2.4. Makélékélé

Makélékélé tire son nom du ruisseau qui le sépare de Bacongo et comprend : le quartier Météo. la Gendarmerie, Nganguouoni, Moukoundji Ngouaka. Jusqu'en 1958, Makélékélé n'était mis en valeur que par les femmes qui habitaient Bacongo et qui avaient gardé des activités "purement rurales". Les premiers lotissements dans la zone ont été crées par la municipalité de 1959 à 1960. De 1959 A 1962. la Société congolaise immobilière (SCI) va réaliser des lotissements au nord du quartier et à côté de l'actuelle commune de Makélékélé.

Au cours de la même année 1959, des propriétaires fonciers vont réaliser les lotissements de terrains urbains. Parmi ces propriétaires, signalons Mbemba Hyppolite, Niania Joachim, Sita Jean Baptiste ou Sita Dia Tsiolo. C'est ainsi que les rues de Makélékélé portent les noms de propriétaires fonciers (rue Ngali Pascal, Mbemba Hyppolite, Niania Joachim), de quelques notables congolais (rue Nganga Antoine, nom de l'ancien Secrétaire General à la Mairie, rue Fila Jean Baptiste). D'autres rues doivent leur nom aux grands chefs qui se sont illustres pendant la colonisation soit en collaborant, soit en résistant à Moudongo Biza, (rue Samba Ndongo, nommée d'après Samba Ndongo qui se rebella contre l'administration coloniale et fut envoy6 au Tchad en 1946). Il en est de même pour certains chefs de clan : Boueta Mbongo, Jacques Mayassi (collaborateur des colons), Pierre Mbongo ou pour certains missionnaires catholiques : Frère Hervé, Monseigneur Biechy (évêque à Brazzaville).

Le quartier Météo est ne et s'est développé autour de l'ancienne concession urbaine des services de météorologie, actuel centre culturel de l'ambassade d'Angola. Il doit son lotissement. à partir de 1967. à Samba Félix dont une rue porte le nom. Les rues évoquent ici les noms de villages et de rivières de la région du Pool (rue Boko, rue Loumou, rue Koubola, rue Matensama, Loua, rue Voula), ou d'anciens marchés (rue Mpika).

Le quartier Moukoundji Ngouaka doit son nom a un ancien militaire retraite, originaire du Haut Oubangui, nomme Ngouaka. Celul-ci avait acheté une moitie de la concession appartenant à Bunji qui lui-même se l'était approprie par achat direct à Yari. Ngouaka devait fonder un village dont il fut le chef. C'est tout naturellement que le quartier qui devait naître et se développer autour du village du chef Ngouaka prit le nom de Moukoundji Ngouaka. Les rues ici portent les noms des chefs coutumiers (rue Malonga Ecoute. rue Mpiaka. rue Matiabou, rue Ngouaka, rue Mbondji) et de personnalités religieuses (rue Monseigneur Mbemba, premier évêque du Congo: rue Auguste Nkounkou, prêtre congolais).

3.2.5. Le Plateau des 15 ans

Ce nom vient des tirailleurs qui, retraites après 15 ans de service, y vivaient retirés. Les noms des rues de ce quartier évoquent des rivières (rues Madzia, Djouari, Nko, Ndouo, Moukoukoulou), des forêts du Congo (rue Bangou, dans le district de Mindouli ; rue Mayombe, dans la région du Niari et du Kouilou), de sites géologiques (rue Diosso, évoquant les gorges de Diosso dans la région du Kouilou), etc.

4. COMPORTEMENTS SOCIOLOGIQUES

Nous nous limiterons aux quartiers cites plus haut. Les autres (Kinsoundi, Mfilou, Moukondo, Talangaïi) feront l'objet d'une autre étude. Il apparaît toutefois que le baptême des rues continue d'être un enjeu dans certains quartiers.

Malgré la "débaptisassions" de certaines rues, la majeure partie de la population citadine continue d'utiliser leurs anciennes dénominations. C'est le cas de la rue des Trois Francs (ex-Guynemer). On dit par exemple prendre le "100-100 Guynemer" ("100-100", nom donné aux taxis collectifs). Par contre, la population urbaine a bien intégré les nouveaux noms de certaines rues : avenue Matsoua, au lieu de Capitaine Gaulard. avenue de la Paix, au lieu de l'avenue de Paris, rue Loubomo et rue Owando (ex-Dolisie et ex-Fort Rousset).

Chaque grande période de l'histoire commence par un phénomène d'appropriation de l'espace culturel au centre de la cite. L'agora de la ville grecque, le forum romain, la cathédrale du Moyen Age, la plazza italienne en sont des exemples fameux. L'espace public devient le centre de l'échange. Ainsi l'espace culturel s'est déplacé au Congo de l'espace communautaire (mbongui) et de l'espace public, (zandu, "marche") à celui de la rue. Aujourd'hui cette dimension devient dominante. La sociabilité traditionnelle par quartier et par rue disparaissant, une nouvelle sociabilité s'est substituée a l'ancienne, et maintenant assure les fonctions essentielles de la ville. Le véhicule de cette nouvelle sociabilité a été le bar, le bar dancing, le café restaurant, c'est a dire l'endroit public où l'on se rencontre, où l'on parle, on boit, on mange ; il est devenu l'endroit du discours.

L’absence d’aires de jeux, d’infrastructures sociales et culturelles due àA l’occupation anarchique de l’espace de tous les nouveaux quartiers de Brazzaville, a poussé les jeunes, qui constituent la plus grande partie de la population urbaine, vers la rue, espace d’initiation, de jeux, de circulation des marchandises (création de kiosques à cigarettes, lavage de voitures etc. ) .

BIBLIOGRAPHIE

TOURE, A. - La civilisation-quotidienne en Cote d’Ivoire ; procès d’occidentalisation, Editions Karthala, Paris, 1981.

BALANDIER, G. - Sociologie des Brazzavilles Noires, EditionArma nd Colin, Paris, 1954.

CHAVANNES, Ch. (de) - “Note sur la Fondation de Brazzaville en 1886”, Bulletin soc. rech. Congolaises. N° 20, Brazzaville, 1935, pp. 3-22.

FREY, R. - “Brazzaville, capitale de l’Afrique Equatoriale Française“, Paris, Encyclopédie mensuelle O.M., 1954.

JEANNIN, M. - Un-quartier récent de Brazzaville : Makélékélé, ses activités économiques traditionnelles, Paris, ORSTOM, 1969.

MILANDOU. M. - Habitat et transformations sociales au Congo, Thèse de Doctorat de 3ème cycle. Université des Sciences sociales, Grenoble II. 1983.

"S'il suffisait d'aimer..." BD de KHP205

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 Réalisées au stylo bille et aux crayons de couleur en 2008, ces deux planches (déjà parues in congopage.com) suffisent à démontrer l'excellence du travail de KHP205.

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Offensive de la grande distribution sur le commerce de détail africain

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 Nouvelle fausse bonne nouvelle, les groupes Carrefour et CFAO s’allient pour développer des hypermarchés, des supermarchés et des supérettes dans huit pays africains. Le but avoué est de  ruiner le petit commerce en Afrique puisqu’on nous dit : « L’intérêt pour les deux partenaires de se lancer à l’assaut de l’Afrique subsaharienne serait très récent. Il a été, entre autres, motivé par le fait que les perspectives sont intéressantes dans cette partie du continent en développement, où la population s’approvisionne en produits divers dans des boutiques et autres marchés peu commodes. ». Sans doute n’est-ce pas totalement faux, pourtant ces boutiques et marchés font vivre de nombreux africains. Qu’en sera-t-il demain ? Il devrait revenir aux différents gouvernements d’améliorer les marchés de leurs pays respectifs plutôt que de confier à de grands groupes le secteur de la distribution quand on sait qu’ils sont responsables d’une très importante baisse de revenus de leur concurrence et de leurs fournisseurs allant souvent jusqu'au dépot de bilan. 

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GRANDE DISTRIBUTION : Les groupes Carrefour et CFAO s’accordent pour couvrir l’Afrique

Un protocole d’accord pour constituer une société commune a été signé le 30 mai. Il prévoit de  développer des hypermarchés, des supermarchés et des supérettes dans huit pays : le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Ghana, le Nigeria, la République démocratique du Congo et le Sénégal.

La coentreprise permettra à CFAO d’exploiter les galeries marchandes, dont elle pourra avoir la pleine propriété. Le groupe a fait savoir qu’il sera soutenu dans sa démarche d’ouverture vers la consommation courante par son nouvel actionnaire de référence, TTC, une société de commerce japonaise appartenant à la nébuleuse Toyota.

Selon un communiqué, la coentreprise sera détenue à 45 % par Carrefour, premier distributeur français, et à 55 % par CFAO, grand connaisseur du continent par ses activités multiples (distribution automobile et pharmaceutique, production de biens de consommation courante).

Le protocole constitue « la pierre angulaire» du projet Par cette alliance avec CFAO, Carrefour compte profiter de l’expérience de ce spécialiste du marché africain. CFAO, dont l’activité est centrée sur la distribution automobile et pharmaceutique, a indiqué vouloir devenir « un acteur de référence» dans la distribution de détail en Afrique centrale et de l’Ouest en misant sur l’enseigne « Carrefour » pour attirer les clients dans ses futures galeries marchandes. C’est pour cette raison que les responsables de CFAO estiment que l’accord paraphé constitue « la pierre angulaire d’un projet plus vaste consistant à développer un réseau de galeries marchandes».

« Ce projet sera, dans la durée, créateur de valeur pour les actionnaires du groupe», a commenté Alain Viry, président du directoire de CFAO, qui a mis en place depuis deux ans une vaste et ambitieuse stratégie de développement d’un véritable réseau de galeries marchandes.

Présent dans 32 pays d’Afrique, CFAO veut, en effet, développer « plusieurs dizaines de centres commerciaux en dix ans» et vise un chiffre d’affaires dépassant un milliard d’euros. Un premier projet doit démarrer cette année à Abidjan, en Côte d’Ivoire, en vue d’une ouverture opérationnelle en 2015. CFAO entend nouer d’autres partenariats et cible « les grandes marques internationales qui souhaitent accéder aux marchés africains dans le cadre de leur développement sur les marchés émergents et pré-émergents».

Numéro deux mondial de la distribution avec des ventes de 76,78 milliards d’euros en 2012, Carrefour était jusqu’ici absent des huit pays ciblés. Hormis l’Europe, le groupe est implanté en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique du Nord, notamment en Tunisie (51 magasins), au Maroc (45) et en Égypte (une quinzaine), tous exploités en franchises.

L’intérêt pour les deux partenaires de se lancer à l’assaut de l’Afrique subsaharienne serait très récent. Il a été, entre autres, motivé par le fait que les perspectives sont intéressantes dans cette partie du continent en développement, où la population s’approvisionne en produits divers dans des boutiques et autres marchés peu commodes. La croissance en Afrique et l’augmentation du pouvoir d’achat des ménages ouvrent effectivement de nouveaux horizons.

Signalons que Casino, qui est le seul distributeur français à avoir commencé dès 2007 à couvrir l’Afrique subsaharienne, est aujourd’hui présent dans une dizaine de pays.

Nestor N’Gampoula

©Les Dépêches de Brazaville

Inquiétudes pour la presse et la liberté d’expression au Congo

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 Le Congo pouvait se vanter d’être un des pays africains les mieux notés à l’indice de la liberté de la presse. Le contrôle des entreprises de presse qui débute ce jour fait craindre un très fort recul dans ce classement, le Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), étant bien parti pour appliquer une législation stalinienne en la matière. Désormais, nul ne pourra s’exprimer dans les médias, s’il n’est agréé par cette institution plus dévolue à la défense des intérêts du gouvernement qu’à celle de l’information.


Après la suspension récente de quatre journaux, on ne peut que craindre le rétablissement d’une forme de censure à laquelle seuls les médias en ligne pourront provisoirement échapper, non pas qu’on ne souhaite pas les contrôler, mais parce qu’on a pas encore trouvé le moyen de les museler.

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Le contrôle des entreprises de presse débute aujourd’hui

Le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC), Philippe Mvouo s’est adressé, le 4 juin, aux responsables des entreprises de communication pour leur présenter les enjeux de ce contrôle administratif, technique et financier qui s’étendra sur l’ensemble du territoire national.

Cette opération a pour objectifs de maîtriser le nombre des fréquences attribuées officiellement aux organes de presse publics et privés ; celles que les médias utilisent, de recenser tous les professionnels de l’information et de la communication évoluant dans les organes de presse publics et privés, et ceux en situation administrative de détachement en vue de l’attribution de la carte d’identité professionnelle. Au bout du compte, il s’agit de produire le fichier actualisé de l’ensemble des médias publics et privés fonctionnels.

En organisant cette opération de contrôle, a dit Philippe Mvouo, le CSLC a d’autres ambitions bien plus légitimes à savoir : assainir l’environnement médiatique, favoriser la modernisation des organes de presse et redorer le blason de la profession de journaliste, « en laissant ce précieux métier être exercé exclusivement par ceux qui en ont la qualification.» Le président du CSLC a invité les promoteurs des médias et des imprimeries à une collaboration franche et sincère avec les équipes de contrôle.

Aux professionnels de l’information et de la communication, il a demandé une contribution efficace pour ceux qui veulent avoir une carte d’identité professionnelle. « Il est évident que ceux qui ne se feront pas recenser n’obtiendront pas de carte d’identité professionnelle et donc s’élimineront d’eux mêmes de la corporation et perdront, de ce fait, le droit de pratiquer le journalisme sous toutes ses formes», a-t-il déclaré.

Philippe Mvouo a invité les opérateurs économiques œuvrant dans le domaine de l’information et de la communication à bien vouloir accompagner le CSLC dans cette opération en mettant à la disposition des délégations toutes les informations nécessaires à la réussite de cette activité. « J’exhorte les autorités administratives et militaires de tous les départements de notre pays à accorder des facilités utiles auxdites délégations pour le déroulement normal de cette opération dans les localités où sont installées les radiodiffusions, les télévisions, les imprimeries, les journaux, les revues et les magazines», a-t-il conclu.

Roger Ngombé

© Les Dépêches de Brazzaville

Perspectives économiques en Afrique

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Le rapport annuel sur les perspectives économiques en Afrique, (African Economic Outlook) vient de tomber.
Le top 10 des prévisions de croissance des pays africains pour 2013-2014 se présente comme suit :
1) Libye (11,6%)
2) Sierra Leone (9,6%)
3) Tchad (9,5%)
4) Côte d’Ivoire (9,3%)
5) RD Congo (8,8%)
6) Ghana (8,4%)
7) Mozambique (8,3%)
8) Angola (8%)
9) Zambie (7,6%)
10) Rwanda (7,2%)
Le Congo-Brazzaville qui était pourtant sur un bon trend ne figure pas parmi les premiers de la classe. La faute à la diversification de l’économie sans doute, toutes les mains étant enfouies dans le cambouis pétrolier à plus de 80%

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République du Congo

La croissance du PIB réel devrait atteindre 5.1 % en 2013 et 5.3 % en 2014 contre 4.9 % en 2012. Mais cette croissance relativement satisfaisante devra également se mesurer à l’aune des perspectives de l’économie mondiale.

En effet, si, en dehors du pétrole, le Congo dispose d’importantes ressources minières, forestières et gazières, ainsi que d’un bon potentiel agricole, la structure de l’économie a, elle, peu évolué.

Le programme d’investissements publics de l’État est plus que jamais nécessaire, non seulement pour diversifier l’économie du pays, mais aussi pour juguler une pauvreté touchant encore 44 % d’une population qui connaît, surtout chez les jeunes et les femmes, un taux de chômage élevé.

Vue d'ensemble

Les perspectives économiques du Congo demeurent favorables mais les conditions extérieures constituent un risque important. La croissance du PIB réel devrait s’établir à 5.1 % en 2013 et 5.3 % en 2014. Outre le pétrole, les principaux moteurs de la croissance sont : i) les activités forestières, les transports et télécommunications ; et ii) la poursuite du programme d’investissements publics de l’État. La réalisation de ces taux de croissance nécessite néanmoins l’accélération du rythme des réformes et une gestion correcte des risques liés à la détérioration des perspectives de l’économie mondiale, notamment la baisse de la demande et des cours mondiaux de pétrole. Cette menace met en évidence la fragilité de l’économie congolaise et la nécessité d’une diversification grâce au développement du secteur privé non pétrolier.

Le programme de réformes appuyé par la Facilité élargie de crédit (FEC) du Fonds monétaire international (FMI) a donné des résultats satisfaisants mais qui doivent encore être consolidés par une accélération du rythme global de ces réformes. De même, le Programme d’action gouvernementale de gestion des finances publiques (PAGGFP) a produit un effet positif. Une nouvelle législation visant à améliorer la transparence dans la gestion des ressources forestières a ainsi été votée en 2011. Tandis que le Gouvernement a entamé la mise en œuvre du Plan d’action global pour l’amélioration du climat des affaires adopté en février 2011, avec, notamment, la création du Haut Conseil du dialogue public-privé (HCDPP), placé sous l’autorité du président de la République, et la mise en place d’un guichet unique pour l’enregistrement des entreprises. Ces mesures ont permis la conclusion, pour la première fois, de l’ensemble des revues du programme soutenu par le FMI.

Malgré ces avancées, des réformes ambitieuses sont encore nécessaires pour permettre au pays de tirer plus efficacement parti de ses ressources naturelles dans le but de diversifier son économie et de promouvoir une croissance durable et inclusive. En effet, malgré une croissance plutôt satisfaisante, un bon potentiel en ressources pétrolières, forestières, minières et agricoles, et un revenu par tête de 2 300 USD le plaçant dans le groupe des pays à revenu intermédiaire, tranche inferieure, la pauvreté reste élevée et la réalisation des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) s’impose comme un enjeu de taille. Sévit ainsi un taux de chômage élevé, en particulier chez les jeunes de 15 à 29 ans. De fait, la structure économique du pays a peu évolué et l’économie reste très dépendante du pétrole, qui représente près de 70 % du PIB nominal et 90 % des exportations. Une accélération du programme de réformes est donc cruciale pour faire face à ces différents impératifs. Les domaines nécessitant d’urgentes réformes comprennent l’amélioration du climat des affaires, la mise à niveau des infrastructures, le développement du capital humain et la gouvernance – celle, notamment, des ressources naturelles.

Figure 1: Taux de croissance du PIB réel 2013 (C)

http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-centrale/republiqu...)" visibility="visible" transform="translate(72,10)">http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-centrale/republiqu...)" visibility="visible" transform="translate(72,10)">http://www.africaneconomicoutlook.org/fr/pays/afrique-centrale/republiqu...)" visibility="visible" transform="translate(72,10)">Taux de croissance du PIB réel (%)Afrique centrale - Taux de croissance du PIB réel (%)Afrique - Taux de croissance du PIB réel (%)20042005200620072008200920102011201220132014-2.5%0%2.5%5%7.5%10%12.5%Croissance réelle du PIB (%)
 

Tableau 1 : Indicateurs Macroéconomiques 2013

 2011201220132014
Taux de croissance du PIB réel3.44.95.15.3
Taux de croissance du PIB réel par habitant0.92.42.62.8
Inflation IPC1.85.14.22.9
Balance budgétaire % PIB16.42.43.22.4
Balance courante % PIB0.80.30.6-3

 

N'sangu Ndji-Ndji - 9ème édition - première soirée à l'IFC PN

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 Il est beaucoup trop tôt pour savoir si la neuvième édition du festival de Pierre Claver Mabiala va être artistiquement un grand cru. Cette année, l’arrivée de nouveaux partenaires de grand poids (TOTAL E&P Congo, Consulat de France, et bien d’autres) fait faire un bon en avant à la manifestation qui peut désormais espérer acquérir une reconnaissance internationale et faire de Pointe-Noire une référence. A noter que pour la toute première fois (élections locales approchant ?), Roland Bouity-Viaudo, le député maire de la ville s’est déplacé pour la cérémonie d’ouverture.

Première soirée hier soir dans un Institut Français archi comble.

Brice Mizingou, inévitable invité de l’Espace Yaro (son promoteur) fait l’ouverture en compagnie du groupe de RDC Hugembo, et il faut bien dire que la collaboration est fructueuse. Difficile de dire dans ces conditions qui est la locomotive dans cette formation créée pour l’occasion,  mais il nous semble que Brice, sans vraiment parvenir à nous enthousiasmer,  est de meilleur en meilleur. Allez frangin, encore un effort.

Brice Mizingou et Hugembo en répétition

Gaël Managou et son groupe jazzy Ngolo za Ngandu (Gaël, tu devrais trouver un nom plus facile à retenir par des non africains), prend la suite. Gaël nous fait un show à la Papa Mav fort réussi et finit de chauffer la salle. Un peu trop de blabla peut-être, mais le public marche à fond. N’est-ce pas l’essentiel ? Excellentissime Gaël. Ce gamin a tous les talents, poly instrumentiste, chanteur à la voix rauque et chaude, auteur compositeur avec des idées et du style, danseur émérite, comédien…  j’en passe forcément. Il sait en outre s’entourer d’instrumentistes sans peur et sans reproches. Tant de compétences dans un seul homme relève de l’injustice, il ne laisse rien aux copains. Du grand art. Plus que jamais je sais que Gaël ira très loin. Vivement son premier Album.

C’est au début de sa prestation que Scén’Art, du Gabon arrive débarquant directement de l’aéroport. Il est supposé monter sur scène à la suite. Claver choisit, très à propos de permuter son passage avec celui de Sandzi, groupe local initialement prévu pour ce soir. Hélas, le groupe, loin d’être mauvais est très en deçà de celui qui lui laisse la place. La salle se vide durant sa prestation malgré un spectacle ne manquant pas d’intérêt. Dommage qu’il n’ait pas fait l’ouverture de la soirée le programme eut été plus équilibré.

En conclusion, une première soirée qui valait le coup, à ce soir pour la suite.

SNE, l’invraisemblable incompétence : Moukoukoulou à l'agonie

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 Lu in "Les Dépèches de Brazzaville". Nous sommes très mal partis pour être émergents en 2025 ou même en 2100...

Électricité : le barrage de Moukoukoulou menacé de fermeture

Mise en service en décembre 1979, la centrale hydroélectrique de Moukoukoulou, fruit de la coopération sino-congolaise, court le risque d'un arrêt total de son fonctionnement en raison de sa vétusté due au manque de révision régulière des turboalternateurs

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Avec quatre groupes turboalternateurs produisant chacun 18,5 MW, soit une puissance installée de 74 MW, ce barrage, qui alimente les départements du Pool, de la Bouenza, du Niari et du Kouilou, se trouve, selon les techniciens, à l'agonie : « Il manque des pièces de rechange au niveau de la centrale. Au moment où nous parlons, il y a trois vannes de vidange des aspirateurs bloquées pour lesquelles il faut nécessairement une révision », explique Pierre Boungou-Niekélé, chef de la section mécanique générale.

La situation devenant plus que préoccupante, une mission de techniciens de la Société nationale d'électricité (SNE), conduite par le directeur de la production et du transport d'énergie, Albert Bakala, a confirmé la triste réalité : « Le cri d'alarme lancé depuis quelques années par les exploitants du barrage de Moukoukoulou semble ne pas trouver de réponse des décideurs afin de démarrer sa révision totale recommandée par les différentes études auxquelles ce barrage a été soumis, a relevé Albert Bakala. Il arrivera un moment où nous ne pourrons plus démarrer les groupes. »

L'arrêt du barrage de Moukoukoulou plongera une grande partie du Congo dans une précarité énergétique dont les conséquences se feront sentir au niveau socioéconomique, notamment auprès d'industries telles que Saris Congo ou la cimenterie de Loutété, qui dépendent de ce barrage. Car Moukoukoulou constitue une des charnières essentielles du boulevard énergétique du Congo.

En effet, pendant que les administratifs et les politiques tergiversent entre l'analyse des études, la validation des textes et les procédures de passation des marchés, les machines poursuivent, quant à elles, leur processus de détérioration et de corrosion. Pour tenter de sauver cet outil et continuer sa production, la SNE a amorcé le dragage de la rivière Moukoukoulou, une première fois depuis la mise en service du barrage. « C'est la première opération depuis une trentaine d'années. C'est une satisfaction pour nous qui devons garantir la sécurité du barrage en évitant que le sable n'entre dans les canaux et ne réduise ainsi le volume d'eau nécessaire devant garantir la régulation des groupes », a précisé le directeur de la production et du transport.

Après 34 ans de fonctionnement, Moukoukoulou n'a connu que trois révisions générales, alors que l'intervalle recommandé est de quatre ans. Inutile de dire qu'une révision s'impose d'urgence.

 Guy-Gervais Kitina


En 2007, le barrage et son usine ont pourtant été réhabilités par la Chine comme en témoigne cet article provenant du site de la DGGT ;

La relance du barrage de Moukoukoulou

 

Les sociétés chinoises Zhenwei et Weitc ont entrepris deux ans durant la révision de quatre groupes (alternateur + turbine) de 18,5 MW chacun ; la révision des transformateurs de puissance de 45 MVA, la réhabilitation du système contrôle-commande et de supervision de la centrale ; l’installation de quatre nouveaux régulateurs de vitesse et l’installation de quatre nouvelles armoires pour le système d’excitation. Fort de tous ces travaux, le barrage de Moukoukoulou a aujourd’hui une puissance de 75 MW.

 


La relance du barrage de Moukoukoulou
 
 


La relance du barrage de Moukoukoulou
 
 
 

Kouilou : Quand la Chine trouve du pétrole...

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 Les entreprises chinoises se sont mises à la recherche pétrolière au Congo. Alors que les sociétés européennes sont soumises à des règles de sécurité draconiennes, il semble bien que les orientaux bénéficient de facilités qui allègent considérablement leurs dépenses.

 

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Voici quelques photos de Mpili, un site chinois implanté entre Hinda et Mboubissi.

On pourra constater que :

  • Le site n’est pas clos                                
  • Les installations sont vétustes
  • La base vie (sous tentes) est implantée à quelques dizaines de mètres de la tour de forage (rig)

Quelques semaines après que nous ayons pris ces clichés, la compagnie perçait une poche de pétrole mais n’était pas à même de maitriser l’éruption de l’huile. Le résultat est la pollution dont témoignent les photographies suivantes. 

TRANSPORTS AÉRIENS : un accord uniquement destiné à favoriser l’évasion de capitaux.

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S’il ne fait aucun doute que le Luxembourg héberge quelques congolais, il de fait que cette principauté européenne n’a jamais été une destination privilégiée pour les ressortissants de notre pays. L’ouverture de vols entre Brazzaville et Luxembourg a donc d’autres ambitions.

On sait que Luxembourg est au même titre que la principauté de Monaco, dont l'inconvénient majeur est de ne pas disposer d’un aéroport international, un paradis fiscal européen. A l’heure où la Suisse renonce au secret bancaire, c’est donc là un cadeau fait à tous ceux qui désirent placer de l’argent dont l'acquisition est difficilement justifiable dans des établissements à la discrétion assurée.

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Le Congo et le Luxembourg signent un accord de coopération (Les Dépêches de Brazzaville)

L’ambassadeur du Congo auprès du Benelux, Roger Julien Menga, et le ministre du Développement durable et des Infrastructures du Luxembourg, Claude Wiseler, ont signé lundi 24 juin un accord relatif aux services de transport aérien entre les deux États.

L’accord est l’aboutissement de négociations engagées dès le mois de mars dernier entre le Congo et le Luxembourg. Il prévoit la mise en place de sept vols passagers ou cargo par semaine entre les deux pays pour les compagnies aériennes désignées par chacun des États. Les autorités luxembourgeoises ont désigné deux compagnies de Fret opérant notamment pour les services de courrier express, Cargolux et West Air Luxembourg, pour sa part le Congo a choisi la compagnie nationale Ecair. L’accord signé comprend en outre un volet formation organisé par l’Agence luxembourgeoise de sécurité aérienne à Luxembourg.

L’accord signé entre le Congo et le Luxembourg fait suite à un accord du même type signé fin 2012 entre le Luxembourg et le Gabon, qui avait permis à la compagnie Cargolux d’avoir un meilleur accès au ciel gabonais. Au moment de cette signature, la compagne luxembourgeoise se félicitait de ce que cette incursion gabonaise allait lui donner l’assise régionale nécessaire pour s’implanter plus facilement à Brazzaville et à Kinshasa. C’est aujourd’hui chose faite.

La compagnie Cargolux entend s’ancrer sur le continent Africain et vise également à s’installer au Nigéria et en Afrique du Sud.

Rose-Marie Bouboutou

CPIA Africa : le Congo toujours à la traîne

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 CPIA Africa : évaluation des politiques et des institutions nationales en Afrique

 

Présentation du CPIA juin 2012, Banque Mondiale, à Paris


Le 28 juin 2012, à Paris, la Banque Mondiale a présenté l’Evaluation de la politique et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment : CPIA) dans les pays de l’Afrique sub-saharienne. Ce document vise à rendre compte de la qualité des politiques suivies par les pays et de leurs institutions. Il est également utilisé à des fins de benchmarking entre les 38 pays étudiés de l’Afrique sub-saharienne. Chaque pays obtient un score entre 1 et 6, plus la note est haute (tendant vers 6), moins le pays est considéré comme « fragile ». En 2011, le score CPIA moyen est de 3.2. Le CPIA a le mérite de réaliser une approche par pays et d’étudier la cartographie des risques des pays. Il prend en compte la politique de protection sociale mise en œuvre par les pays dans l’étude des politiques.

Les pays d’Afrique francophone se placent principalement dans le bas du classement, tels que le Tchad (score CPIA : 2.4), Comores (2.7), Côte d’Ivoire (2.9), République démocratique du Congo (3.0). D’autres se situent dans le haut du classement, comme le Rwanda (3.8), le Burkina Faso (3.8), le Sénégal (3.8), le Benin (3.5), le Niger (3.4). Le Mali se situe au dixième rang avec un score de 3.6, les faits actuels connus par ce pays ne sont pas pris en compte dans la note. Le rapport de 2011 montre que les pays de l’Afrique sub-saharienne mettent en place des stratégies et des plans afin de sortir de la pauvreté et de se tourner vers des politiques de développement.

Cette étude à caractère optimiste possède certaines limites, comme par exemple la prise en compte du secteur informel dans la mesure, ou encore l’aspect opérationnel de cet outil.

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CPIA: Country Policy and Institutional Assessment

 Lors des trois dernières décennies, deux constats peuvent être mis en avant. Tout d’abord, la communauté internationale reconnait que les institutions internationales sont un élément important dans la croissance des pays africains ainsi que l’amélioration des politiques économiques. De plus, les réformes des politiques économiques et institutionnelles doivent venir d’un consensus national, les politiques ne sont pas dictées par la Banque Mondiale.

En juin 2006, la Banque Mondiale divulguait pour la première fois des scores numériques attribués aux pays dans le cadre de son Evaluation de la politique et des institutions nationales (CPIA).

Les Evaluations de la politique et des institutions nationales sont un outil de diagnostic visant à rendre compte du degré de qualité des politiques suivies par les pays et leurs dispositifs institutionnels. Il s’agit d’un type de mesure qui met l’accent sur les éléments essentiels qu’un pays peut contrôler. Les CPIA évaluent plus précisément dans quelle mesure le cadre politique et institutionnel d’un pays dans le sens d’une croissance durable et d’une réduction de la pauvreté, et favorise par là même l’utilisation efficace de l’aide au développement. Elles se traduisent à la fois par un score global et par une série de scores correspondant aux 16 critères d’évaluation utilisés. Les scores résultent d’une appréciation portée par le personnel de la Banque. Les scores permettent à la Banque Mondiale de déterminer l’ampleur des crédits accordés par l’Association Internationale de Développement (AID), institution membre du Groupe de la Banque Mondiale. Les scores sont également utilisés par la Banque au plan interne, entre autres pour aider à orienter son action, son évaluation des risques et son travail de recherche.

Cet outil est mis à jour tous les ans et amélioré par la Banque Mondiale pour tenir compte des enseignements tirés de l’expérience et de l’évolution des conceptions sur le développement.

Le système d’évaluation comprend 16 critères regroupés en quatre catégories affectées d’une pondération identique.

CRITERES UTILISES DANS LE CPIA

A. Gestion économique

1. Gestion macroéconomique

2. Politique budgétaire

3. Politique de la dette

B. Politiques structurelles

4. Commerce

5. Secteur financier

6. Cadre réglementaire des entreprises

C. Politiques de lutte contre l’exclusion et de promotion de l’équité

7. Egalité des sexes

8. Equité dans l’utilisation des ressources publiques

9. Valorisation des ressources humaines

10. Protection sociale et main-d’œuvre

11. Politiques et institutions axées sur la viabilité écologique

D. Gestion et institutions du secteur public

12. Droits de propriété et gouvernance fondée sur les règles

13. Qualité de la gestion budgétaire et financière

14. Efficience de la mobilisation des recettes

15. Qualité de l’administration publique

16. Transparence, responsabilité et corruption dans le secteur public

 

Pour chacun de ces critères, les pays sont notés sur une échelle de 1 (minimum) à 6 (maximum).

Les scores sont fonction du niveau de performance affiché pour une année au regard de ces critères, et non pas de l’évolution des performances d’une année à l’autre.

  

Rapport CPIA de juin 2012 :

Les indicateurs reflètent un contexte stable voire amélioré dans la majorité des pays.

Le rapport de juin 2012 indique une amélioration du contexte politique dans 13 des pays les plus pauvres de l’Afrique sub-saharienne : un contexte politique plus favorable à la croissance et qui réduit la pauvreté. Plus généralement, la plupart des pays africains connaissent un contexte politique stable voire plus favorable au développement. Même dans un contexte de crise, les politiques et institutions en Afrique sont stables et s’améliorent. Les taux de croissance sont en moyenne relativement élevés dans la région : 4,7% en 2011, juste un peu en dessous du taux de croissance de l’avant crise qui était de 5%. Pour certains pays, les politiques de croissance et de la réduction de la pauvreté n’ont jamais été aussi bonnes. Cette tendance positive est particulièrement importante dans un climat politique globalement difficile, notamment dans les pays développés.

Les scores CPIA varient beaucoup d’un pays à l’autre. Le Cap Vert obtient la note maximale de 4.0 (malgré une baisse du score en 2010 et 2011) et l’Erythrée ou le Zimbabwe ont seulement un score de 2.2.

Les pays dits « fragiles » (17 pays) et ceux touchés par un conflit obtiennent des notes beaucoup plus faibles que les Etats plus solides. Ces notes reflètent les défis auxquels ces pays sont confrontés, notamment en termes de capacité de leur secteur public. Néanmoins, certains d’entre eux progressent rapidement. Trois des pays dits « fragiles » ont progressé, en l’occurrence les Comores, la Côte d’Ivoire et le Zimbabwe.

En 2011, en moyenne les scores CPIA dans les 38 pays étaient de 3.2, comme en 2010. Les pays ayant un score inférieur à 3.2 sont considérés comme « fragiles ». 13 pays ont progressé de 0.1, 20 pays n’ont pas connu de changement dans leur score, et 5 pays ont perdu 0.1 ou plus dans leur note.

CLUSTER A : Gestion économique

Cette classe recouvre des indicateurs comme la politique monétaire et budgétaire, les taux de change, la fiscalité et la dette. En 2011, la moyenne des scores CPIA des 38 pays étudiés était de 3.6 pour la politique monétaire, 3.4 pour la politique fiscale et 3.3 pour la politique de la dette. Ces scores reflètent la flexibilité des politiques qui répondent aux chocs qu’ont connus ces pays. 

CLUSTER B : Politiques structurelles

La politique commerciale, le secteur financier et le cadre réglementaire des entreprises sont intégrés dans cette classe. La plupart des systèmes financiers des pays africains sont relativement stables, puisque suite à la crise de 2008 seulement 12% des ménages africains sont tombés dans la pauvreté en 2009, comparé à l’Asie du Sud où 22% des ménages sont devenus pauvres, 50% en Europe de l’Est et 40% en Amérique Latine. En 2011, le score CPIA est en moyenne de 3.0 dans les pays, score semblable à celui de 2010. 

CLUSTER C : Politique de lutte contre l’exclusion et de promotion de l’équité

Cette classe couvre les politiques relatives à l’équité, l’égalité des sexes, les ressources humaines, la protection sociale et la main d’œuvre, le développement humain, et la protection de l’environnement.

Un problème majeur auquel ces pays doivent faire face est la mortalité maternelle. Le CPIA montre que ces pays font des efforts dans ce domaine. Ils réalisent aussi des plans d’amélioration de l’éducation. L’égalité entre les sexes a également progressé. Il y a des signes de progression des indicateurs de santé ; le taux de prévalence du VIH/SIDA semble stabilisé.

Durant les dix dernières années, la protection sociale est apparue comme la clé des solutions pour réduire la pauvreté dans la région. Un tiers des pays étudiés ont entrepris des stratégies de développement de la protection sociale (Ghana, Cap Vert) ; environ 20% des africains bénéficient de protection sociale.

Quant à la protection de l’environnement, c’est grâce à la société civile que l’Afrique est entrée dans la dynamique. Quelques pays commencent à protéger leurs forêts, comme par exemple la République démocratique du Congo, le Ghana et le Rwanda. En revanche, la protection de l’air et de l’eau existe dans certains pays, mais de manière très marginale, ce n’est pas encore un élément prioritaire dans cette région.

En moyenne, dans la classe C, les scores CPIA, en 2011 sont les suivants : le score de développement humain reste inchangé atteignant 3.4, le score relatif à la protection sociale est de 3.0 reste aussi inchangé par rapport aux dernières années.

CLUSTER D : Gestion et institutions du secteur public

Cette rubrique intègre la gouvernance et les capacités du secteur public.

La corruption et le manque de transparence entravent la gestion et les institutions du secteur public. Cependant, il est reconnu que de nombreux pays de la région ont entrepris des réformes afin de pallier à ces faits. Le score CPIA dans cette catégorie est plutôt bas : 3.0 en moyenne dans la région, allant de 2.8 à 3.4. 

 Titre : différences de performance entre les 4 catégories de pays en fonction du CPIA

 

 

 Lors de la présentation du CPIA 2012, les intervenants se sont accordés pour dire que le CPIA est un outil utile et précieux. Il permet d’améliorer la connaissance et de former un jugement, l’utilisation est normative et mécanique, via des indicateurs de résultats. Il apparait aussi comme un outil de responsabilisation des gouvernements. Pour la Banque Mondiale, le CPIA apparait comme un référentiel ; d’autres institutions telles que l’AFD utilise cet outil. Or, il ne s’agit pas de faire du CPIA un « concours de beauté », il faut éviter de le vulgariser.

Cependant, le CPIA possède certaines limites. L’étude est réalisée sur une année seulement, il est alors difficile d’observer la progression des pays, d’autant plus que les indicateurs utilisés sont des indicateurs de résultats. Le CPIA ne prend pas en compte la dimension dynamique des réformes entreprises. Il utilise uniquement des indicateurs, or il conviendrait de prendre en compte d’autres aspects des politiques qui ne sont pas quantifiables par des indicateurs, comme des enquêtes d’opinion par exemple. L’indicateur de gouvernance est largement exploité dans le rapport, c’est d’ailleurs pour cela que les pays d’Afrique sub-saharienne sont en bas du classement.

Nous pouvons nous demander quel est l’aspect opérationnel de cet outil ? Comment prend-on en compte le secteur informel dans la mesure ? Est-ce que la variation de 0.1 est significative ? Est ce que ça a du sens de faire des évaluations sur un an alors que les politiques courent sur 3-5 ans et que les institutions sont lentes à évoluer ? Où est le jugement lorsqu’on définit un seuil ? Est-ce qu’il existe une différence significative entre un score de 3.04 et 3.02 ?

 

Nous notons le ton optimiste du rapport alors qu’il n’y a qu’un tiers des pays étudiés qui ont progressé. 

Peut-on espérer que le CHU de Brazzaville cesse de faire la honte des congolais ?

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 Mi figue mi raisin, l'article publié dans "les Dépêches de Brazzaville" ce jour nous laisse perplexe tant l'autosatisfecit du directeur de cette structure s'oppose aux constats qu'il en fait. Certes il semble que la situation soit sur une voie d'amélioration mais nous eussions aimé que notre confrère Quentin Loubou, fasse un travail de terrain en allant interoger des usagers, patients, malades et gardes malades, pour offrir à la lecture un papier plus documenté et sans doute plus objectif.

Pas un mot sur le ministère, nous aimerions quand même savoir quelle est l'action de François Ibovi pour la santé au Congo. Il est bien étonnant que depuis les promesses faites lors de sa nommination, il nous assourdisse par son silence.

CHU veut dire Centre Hospitalier Universitaire, ce qui (dans notre esprit) signifie que l'on y forme du personnel médical et paramédical. Qu'en est-il très cher Quentin Loubou ?

Nous avons passé en rouge les points qui nous ont surpris ou choqués. Nous ne comprenons pas comment on peut nous dire que des déchets sont jetés un peu partout, pour l'éviter il suffit d'avoir des équipes de nettoyage, c'est pourtant simple. Comment doit-on prendre l'annonce qui sous-entend qu'avoir de l'eau courante trois fois par jour est une victoire?

La route semble encore bien longue avant que le CHU de Brazzaville atteigne les normes internationales qui devraient, au minimum, être les siennes.

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Santé : la renaissance difficile du CHU de Brazzaville

Beaucoup reste à faire sans doute, et les progrès en cours pour redonner au Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville son statut d'hôpital de référence nécessitent encore des efforts multiples de la part du gouvernement, du personnel soignant et administratif

Peu à peu, le CHU se débarrasse de la perception négative qu'en avait sa clientèle. Des commentaires enchantés se font entendre, même si une coupure d'électricité, un accueil approximatif ou l'attente prolongée d'un médecin ne font pas justice au dynamisme apporté par la nouvelle équipe dirigeante.

Depuis huit mois, l'hôpital tente de retrouver la confiance du public. Les travaux de réhabilitation des anciennes infrastructures se conjuguent avec la construction d'autres édifices destinés à des spécialités médicales bientôt opérationnelles. « Le CHU, c'est un malade qui était alité et qui cherche aujourd'hui à s'asseoir », admet Bernard Ovoulaka, directeur général de l'hôpital.

Si les travaux d'envergure dans services de stérilisation, soins intensifs de pédiatrie, néonatologie et des chantiers importants comme le service d'hémodialyse ou la construction de l'unité de prise en charge de la drépanocytose sont réalisés sur le budget de l'État, le CHU, à travers ses recettes, a pris en charge quelques ouvrages. On peut citer la réhabilitation en cours de l'immeuble de cinq étages, la construction du bâtiment qui abritera l'Imagerie par résonnance magnétique (IRM), l'hygiène hospitalière, la mise en place de nouvelles urgences en attendant la délocalisation des services prévue avec l'État.

L'un des chantiers majeurs attendu par l'hôpital est la station d'épuration d'eau dont les travaux sont en cours. « Les toilettes sont bouchées parce qu'il n'y a pas d'eau. La station d'épuration des eaux usées ne fonctionnait plus. Nous avons travaillé avec la SNDE, et les travaux sont en cours. En attendant, nous avons fait construire trois forages pour renforcer les capacités en approvisionnement d'eau. Actuellement, l'eau est servie aux robinets trois fois par jour alors qu'hier, c'était une seule fois. Et l'eau arrive au 5e étage », souligne Bernard Ovoulaka.

« J'ai hérité d'un hôpital malade, et tout le monde le sait »

Le défi que s'est donné la nouvelle direction est de redonner au CHU son rôle de centre hospitalier de référence. Une ambition que les autorités publiques soutiennent en allouant à l'hôpital les budgets nécessaires et en traitant rapidement les offres et marchés qui lui sont destinés. La nouvelle équipe dirigeante souhaite « un CHU rénové » pour « le public [qui] juge, et non pour passer dans les médias et forcer l'admiration ».

Un public qui se dit heureux de ne plus escalader les marches des immeubles depuis que cinq ascenseurs sur les dix prévus sont opérationnels. Les malades peuvent désormais utiliser des toilettes modernes dans le bâtiment de cinq étages, et celles destinées au grand public dehors sont en réhabilitation.

Par ailleurs, l'hôpital s'efforce de garantir la disponibilité des médicaments. Un budget d'environ 30 millions FCFA est consacré chaque mois sur les recettes du CHU à l'achat des produits de nécessité, en plus des commandes effectuées avec la subvention de l'État. Si hier les problèmes d'interruption de l'oxygène ont défrayé la chronique, l'hôpital annonce détenir le budget annuel pour que la société Air Liquide fournisse de l'oxygène jusqu'à la fin de l'année.

Les changements attendus concernent aussi la réhabilitation du service des urgences, considéré comme l'image de l'hôpital, où des locaux sont en plein aménagement. Des dispositifs nouveaux y seront installés, apprend-on, pour que les patients soient rapidement accueillis et orientés dans les délais.

Le recrutement et la formation du personnel sont au cœur de ce plan de réforme, assure Bernard Ovoulaka. « Nous avons commencé par recruter le personnel paramédical et bientôt nous allons recruter plusieurs médecins, en fonction des besoins que nous avons établis. En principe, nous allons recruter des spécialistes, mais à défaut, nous recrutons des généralistes que nous envoyons en formation. C'est cette politique que nous allons poursuivre », souligne-t-il. Récemment, environ 400 agents ont été recrutés : sages-femmes, infirmiers d'État... 

Autre aspiration non moins importante de la direction générale, faire en sorte que d'ici peu les malades soient nourris trois fois par jour, comme cela se passait à l'époque de « l'hôpital général ».

Des critiques exagérées

Malgré quelques propos critiques à l'endroit de l'hôpital et de ses dirigeants, le CHU ne désemplit pas. Les choses s'annoncent bien, en dépit de certaines attitudes et faits têtus instrumentés tant par le personnel soignant et administratif que par les malades et le public mal informé. Les difficultés causées par l'absence de panneaux d'orientation permettant d'orienter les visiteurs vers les différents services et le mode d'accès semblent être à l'origine des critiques parfois sévères et déformées.

Pour illustrer le fait, citons le malentendu autour de la Corbeille d'urgence, une mesure qui consiste à administrer les premiers soins aux malades dont l'état est déclaré critique, sans qu'ils aient à payer au préalable les frais d'hospitalisation. Qui doit réellement bénéficier de cette faveur ? Beaucoup se posent des questions. « [La corbeille] fonctionne bien. Les médicaments sont là. La corbeille d'urgence n'est pas destinée à prendre en charge tous les malades qui arrivent au CHU. Ce sont des cas appréciés par le médecin qui donne les médicaments gratuitement », a rappelé Bernard Ovoulaka.

L'hôpital est de plus en plus propre certes, mais des déchets d'aliments et des cartons de produits sont jetés partout alors que de nombreuses poubelles sont installées. Dans ce même registre, on voit encore des gardes-malades entassés dans les couloirs sur des nattes. Si à l'hôpital des Armées Pierre-Mobengo, ces faits restent rares, le CHU n'arrive pas à s'en débarrasser. Absence de stratégie ou d'efficacité ? La réponse serait peut-être à trouver dans l'absence d'une communication interne efficace. Cela peut également expliquer l'échec de l'expérience d'un badge par garde-malade, initiée il y a quelque temps. On est finalement tenté de se poser la question suivante : pourquoi les gens n'acceptent-ils pas de laisser leur malade entre les mains des infirmiers ? Manquent-ils de confiance dans les services du CHU ? À l'hôpital donc de convaincre et de rassurer sa clientèle. 

Quentin Loubou
©Les dépêches de Brazzaville

 

Photo 1 : La salle de la stérilisation presque achevée.

Photo 2 : Les sanitaires du bâtiment de cinq étages.

Photo 3 : Bernard Ovoulaka et une équipe du ministère de la Santé sur le chantier de la station d'épuration des eaux usées.

Festival Tu Seo - 6ème édition - Brazzaville - 23/27 juillet 2013

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 Festival Tu Seo
6èmeédition
Du 23 au 27 juillet 2013
à Brazzaville
« Encore un pas à faire »

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L'Inde peut-elle résoudre le problème des transports urbains dans les grandes villes congolaises ?

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L’Inde se préparerait à fournir au Congo une aide estimée à 250 millions de dollars (environ 125 milliards XAF) sous la forme de 300 bus pour le transport urbain et de 40 bus scolaires afin de résoudre le problème des transports urbains de Brazzaville et de Pointe-Noire.

Il est vrai que la circulation dans les deux principales villes du pays est plombée par une offre pléthorique et anarchique de bus et de taxis privés extrêmement difficiles à canaliser. Il s’y ajoute la vétusté du parc automobile qui y est consacré et qui provoque de très nombreux accidents.

Image : Dépot de bus à New Dehli. 

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Si la nouvelle peut être bonne, on s’interroge toutefois sur les modalités de mise en activité de ce service public.

  • A qui la gestion en sera-t-elle confiée ?

  • Comment seront entretenus les véhicules ?

  • Quelles sont les lignes qui seront desservies ?

  • Comment seront aménagés les artères suivies, arrêts de bus et sites propres ?

  • Quel sera le coût du billet ?

  • Comment va-t-on pouvoir se débarrasser du système actuel qui fait vivre de nombreux propriétaires de bus, leurs chauffeurs et leurs receveurs, sans parler des policiers qui en font une source de revenus complémentaires non négligeables ?

La même annonce nous dit que : Ces autobus scolaires disposeront d’un logiciel de communication de haut niveau pour la sécurité d’enfants mineurs. Ce qui suppose que le Congo dispose d’un internet de haut niveau que, malgré les promesses et les engagements, on ne voit toujours pas venir.

Dernier point du communiqué avec lequel on ne voit guère le lien avec ce qui précède : Leprojet comporte également un volet formation de techniciens et implantation dans le pays de sociétés de recyclage, de vente de pièces détachées et de rechange.

 

L’Inde n’est pas capable de résoudre ses propres problèmes de transports (voir les photos à la suite), quelle expertise est-elle à même de nous apporter ?

Les trains

Les transports scolaires

Les transports ruraux

Les transports urbains

On ne peut que vous suggérer de faire une recherche dans les images Google avec comme mot clé "Transports en commun Inde" pour voir que nous n'exagérons pas.

 

 

Au fil du grand fleuve Congo (1 de la source à Kisangani)

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C’est au Katanga près du village de Mufos, à 1740 mètres d’altitude, sur un plateau marécageux, que le fleuve Congo prend sa source non loin de la frontière zambienne. On y accède par la piste de Kilela Balanda. L'origine du fleuve est constituée de plusieurs petites rivières. L’une d’elles, la Lualaba, est considérée comme la vraie source. Les européens prétendent qu'elle a été découverte le 14 septembre 1892 par l’expédition Bia, Francqui et Cornet. Si ça les agace, ça fait quand même bien rigoler les katangais. 

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Au-delà de l’émotion que procure le fait d’être à la source d’un fleuve aussi extraordinaire, la réalité des lieux est une simple nappe d’eau claire dans un endroit calme et ombragé. L’intérêt de ce lieu est surtout symbolique. Un cérémonial est instauré au nom des ancêtres par le chef du village avant la visite de la source. Il faut d’abord implorer leur clémence avant d’autoriser le visiteur à l’approcher. Une fois cette étape franchie, celui-ci est invité à jeter un peu d’argent dans l’eau en faisant un vœu. Chaque visite se fait avec une joyeuse escorte villageoise qui accompagne le visiteur sur le chemin qui mène à la source.

En ces lieux on a ben du mal à s'imaginer que ce mince filet d'eau va progressivement grossir jusqu'à accumuler le deuxième débit fluvial de la planète et drainer les eaux d'un territoire de 3 691 167 kilomètres carrés. Ce monstrueux bassin versant s'étale sur 9 Etats et comprend la quasi totalité de la République Démocratique du Congo. S'y ajoutent des eaux zambiennes, tanzaniennes, burundaises, rwandaises, centre africaines, camerounaises, congolaises et angolaises. A son embouchure ce sont plus de 80 000m³ d'eau douce qui chaque seconde se précipitent dans l'océan Atlantique.

Nous soutiendrons cette thèse officielle pourtant battue en brèche par les géographes qui considèrent, conformément à la pratique qui veut qu'on prenne pour source l'affluent le plus long, comme c'est le cas pour le Nil, la rivière Tshambezi, en Zambie, comme la source du Congo. La Tshambezi change un peu en aval, son nom en Luapula, traverse le lac Moero où elle rentre en RDC rebaptisée Luyua avant de rejoindre la Lualaba à mi chemin entre Bukama et Kongolo.

 

Nous allons tenter de vous faire parcourir les plus de 4700 kilomètres du périple de cet énorme collecteur qui atteint par endroits 220m de profondeur.

 

Le cours supérieur du Congo

Le Fleuve garde son nom de Lualaba jusqu'à Kisangani (Stanleyville durant la colonie). Sur ce cours supérieur, le fleuve est souvent étroit, tortueux et coupé de chutes ou rapides à cause des montagnes et des hauts plateaux qu'il traverse. Passant entre le massif de sakabinda et le plateau de la Manika, il descend de la chaine de Mitumba par la gorge de Nzilo, "découverte" en 1892 par Delcommune et le Docteur Paul Briart et explorée en détail quelques mois plus tard par Emile Francqui et Jules Cornet. Une chute de 20m de hauteur utile y a été équipée pour la production d’énergie électrique (débit : 28 à m3/sec, avec moyenne annuelle de 100 m3/sec. L’aménagement a permis de porter le débit d’étiage utilisable à 47 m3/ sec. ; L’étendue du bassin versant est de 17.000 km²) (Photo) 

Le fleuve entre bientôt dans la dépression du Kamolondo, ayant parcouru 666km depuis sa source. Il devient navigable à Bukama. Il y est franchi par la voie ferrée d’Elisabethville à Port-Francqui, sur un pont de 240m de longueur. Le Bief supérieur qui s’étend jusqu’au barrage des portes de l’enfer à Kongolo, en grès dur du Kundelungu, permet la navigation sur 640 km à des unités présentant un tirant d’eau de 1.50m à 1 m en période d’étiage. Sauf sur le tronçon de la tête de kiabo à Bukama (94 km) ou le tirant d’eau admissible tombe à 80 cm à l’étiage. 

La plaine du Kamolondo (photo satellite). d’une longueur de 250 Km et large de 45 à 50 km, elle est née du comblement partiel, par alluvionnements, du graben de l’Upemba formé, au pléistocène par l’affaissement d’un voussoir de la grande dorsale africaine. En débouchant dans cette dépression, le Congo supérieur ou Lualaba s’épanouit en un véritable delta, entre des bourrelets alluvionnaire échancrés à l’infini par un enchevêtrement de chenaux donnant accès à une multitude de lacs : Kasibasiba, Kabwe, kabelwe, katongo, Upemba, Kafundo, Kana, alaunda, Kisale, Tala, Lubambo, Kabamba … le lit mineur a une centaine de mètres de largeur.

Le plus grand de ces lacs est l’Upemba, qui couvre environ 500km². Le lac Kisale est le seul qui soit traversé de part en part le Lualaba ; il mesure 20 km sur 15 A l’époque des crues, les eaux du fleuve, chargées d’alluvions, s’écoulent vers des marécages riverains d’amont en y déposant un limon d’une très grande fertilité ; mais en aval de la plaine et notamment dans le Kisale le lit mineur n’est pas encore formé, car les bourrelets alluviaux ne sont pas suffisamment consistants pour localiser le thalweg. Toutes ces eaux dormantes sont envahies par une abondante végétation de lotus, de nénuphars et surtout de papyrus, dont les détritus tapissent le fond d’une couche de vase ayant parfois plusieurs mètres d’épaisseur et qui mélangés aux produits d’érosion amenés par le courant contribuent petit à petit à l’endiguement du fleuve.

A environ 265 km. En aval du Kisale, soit à 480 km. De Bukama, le Lualaba reçoit, à Enkoro, la Luvua (citée plus amont) navigable sur 160 km.jusquà Kiambi avec un mouillage d’au moins 0.80m à l’étiage. En amont de ce poste existent des rapides et des chutes. L’une d’elles a été aménagée, à Piana Mwanga, pour la production d’énergie électrique. La luvua sert d’exutoire au lac Moero qui reçoit lui-même, par le Luapala, les eaux du Bangwelo, en voie de disparition alimenté par le Tshambezi, qui nait à près de 1600m sur les hauteurs bordant le sud du Tanganyika.

Le Luapala est navigable dans son cours inferieur depuis Kasenga jusqu’à Pweto dans le lac Moero, soit sur 275 km. Dans le lac, les profondeurs du thalweg se maintient assez régulièrement vers le 10 m, le maximum sondé étant de 17 m.

A Kongolo, le Congo supérieur, qui coulait nonchalamment depuis Bukama , vient se buter contre le seuil rocheux dans lequel il s’est fraye un passage étroit que l’explorateur anglais Mohun en 1894,baptisa du nom de portes de l’enfer. 

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 Les "Portes d'Enfer", rapides du Lualaba. 

C’est en cet endroit que la compagnie des chemins de fer des grands lacs a construit le magnifique pont-rail en béton armé de 498 m de longueur, achevant la jonction Kongolo-Kabolo, entre les tronçons ferrés Kindu-Kongolo et Kabalo-Albertville. 

 

De Kongolo jusqu’à Kasongo, le fleuve franchit une série de cinq groupes de rapides dans des gorges étroites parfois de moins de 100m. Puis un bief stabilisé de 110 km, dit bief intermédiaire, a permis d’instaurer un service de navigation par baleinière et petit bateau jusqu’à Kibombo, relié à la voie ferrée Kindu – Kongolo.

Sur ce bief intermédiaire, se trouve le poste de Nyangwe occupé en 1856 par les arabes et qui  joua un grand rôle dans l’exploration du Congo. C’est ici que le Lualaba fut aperçu pour la première fois par un européen (Livingstone, 29 mars 1971). Un peu en aval de ce poste, le fleuve quitte la région des savanes pour entrer dans la forêt équatoriale qu’il n’abandonnera que passé Lukolela.

Attaque d'esclavagistes dans la région de Nyangwe

En aval de Kibombo, le courant redevient torrentueux jusqu’à Kindu, extrémité amont du bief moyen qui, après 320 km, se termine à Ubundu (Ponthierville).

Le bief moyen présente l’aspect d’un chenal régulier entre des berges élevées. On y rencontre quelques passes rocheuses où des travaux d’appropriation et un balisage soigné se sont révélés nécessaires pour éviter les incidents de navigation. Le mouillage offert aux bateaux se réduit à 90 cm, aux eaux basses.

Notons encore que le bief reçoit, un peu en aval de Kindu et sur la rive droite, l’Elila, navigable jusqu’à deux des contre fort des Mitumba septentrionaux ou montagnes du Maniema-Kivu. Sur la rive gauche, les affluents sont peu importants, le bassin propre du fleuve étant limité par celui, toute proche du Lomami. Citons cependant, à Ubundu, la Ruiki, navigable aux hautes eaux sur 88 km.

Pèche artisanale dans les  chutes Boyoma

De Ubundu à Kisangani, le Lualaba traverse une dernière région de rapides, et notamment les sept cataractes connues sous le nom de chutes Boyoma (ex Stanley-Falls), avant d’atteindre la cuvette centrale où s’amorce le grand bief de 1734 km, dénommé plus spécialement Haut Congo ou Haut Fleuve Congo.

Lionel Sanz
Très largement inspiré par des textes de
Albert-Henri Buisine

 


Au fil du grand fleuve Congo (2 de Kisangani au Pool Malebo)

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La ville de Kisangani, s'étend entre la rivière Tshopo et le fleuve Congo. De nombreux affluents et îles constituent un entrelacs propice au déplacement par voie fluviale de la population de Kisangani ainsi qu'au transport de marchandises en baleinières, prirogue à pagaie ou motorisée d'une rive à l'autre et d'un quartier à l'autre.

Kisangani constitue, au départ des capitales jumelles Kinshasa et Brazzaville, le plus haut point navigable sur le fleuve Congo. Il n'existe plus de route pour assurer la liaison entre Kinshasa, la capitale de la RDC, et Kisangani, la troisième ville du pays. Seuls les plus fortunés ont la possibilité de se payer le luxe d'un billet d'avion. Alors, pour le reste de la population, le fleuve Congo est devenu l'unique itinéraire envisageable. Pour 50$, l'équivalent d'un mois de salaire, les congolais choisissent l'option la plus économique. Ils empruntent cette voie longue de 1 700 kilomètres.

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 Pour connaître la Stanleyville d’hier et la Kisangani d’aujourd’hui suivez ce lien.

Cette carte, dont l'original est en anglais et dont nous avons traduit pour vous la légende, montre l'importance du transport fluvial dans cet immense pays qu'est la RDC divisée par de nombreux conflits régionaux qui rendent les déplacements terrestres plus qu'aléatoires. Nous n'avons, hélas, pas trouvé de document équivalent pour le Congo Brazzaville, lui aussi dans sa partie nord, tributaire des voies navigables.

Durant les années coloniales, le fleuve est la voie privilégiée de pénétration de l’hinterland. Les bateaux les plus performants mettent 7 jours pour rallier de Stanleyville et Léopoldville et 10 jours à la remontée du courant.

 

 
Le steamer Kigoma
 
 
Le Général Olsen en 1957
 

"Au moment de la chute du mur de Berlin, qui provoque en Afrique un tremblement de terre démocratique, le bateau de Mobutu sort d'un chantier naval à Kinshasa, où l'ancien courrier colonial - le Général Olsen rebaptisé Kamanyola - a été transformé, pendant deux ans, en houseboat présidentiel. Rallongé de 4 mètres, il a été équipé de radars, de communications satellite cryptées, de deux appartements VIP, d'une salle de banquet pour une centaine d'hôtes, d'un salon de coiffure, de soixante cabines, ainsi que de dortoirs pour la troupe, dont des " plongeurs autonomes " . Pendant quatre ans, trois cents personnes vont vivre la fin de règne sur le Congo. L'exiguïté des lieux maintient l'illusion d'une concentration de pouvoirs, mais s'accompagne aussi de nuisances, y compris matrimoniales : la " rotation " des soeurs jumelles, Bobi et Cosia Ladwa, les deux épouses rivales du président, s'en trouve grandement compliquée.
.../...


Le régime a coulé, le Kamanyola reste à quai. Au lendemain de sa victoire, Laurent-Désiré Kabila, l'a rebaptisé du nom - Lemera - de la localité dans l'Est où, en octobre 1996, fut forgée l'alliance des forces qui allait le porter au pouvoir. " Kabila père " a tenu deux, trois conseils des ministres à bord du Lemera, l'occasion de prouver que le bateau fétiche de son prédécesseur ne lui faisait pas peur. En avril 1998, lors d'un conclave des responsables de seize services secrets d'Afrique centrale, on s'y est même affublé, se prenant en photo à tour de rôle, d'une toque de léopard et d'une grosse paire de lunettes d'écaille pour " jouer à Mobutu ". Cependant, depuis l'assassinat de Laurent-Désiré Kabila, en janvier 2001, son fils et successeur au pouvoir n'est pas monté à bord. L'ex-Kamanyola rouille dans une zone de haute sécurité du port de Kinshasa. Nul ne fait plus tourner ses puissants moteurs, son étrave ne fend plus les flots cuivrés à des pointes de 30 km/h. " L'homme du fleuve " est mort, son
bateau un musée interdit de visiteurs
."


Après les vapeurs à aube, puis les bateaux courrier, ou le fastueux Kamanolya, seuls des pousseurs de barges et des "coques motorisées" inaccessibles à l’immense majorité de la population, voguent désormais sur le Congo.

LE RAFIOT DE L'ENFER
Par Ariane Dadier
Extrait de la présentation du film "Au Cœur des Ténèbres"

 « La croisière est loin d’être idyllique : absence d’eau potable et de provisions, d’électricité, de cabines, de gilets ou de canots de sauvetage, installation d’un vieux bidon en guise de pommeau de douche et des toilettes à l’arrière du bateau qui défient l’entendement… Les gens se retrouvent les uns sur les autres, à même le sol. Les moins chanceux jouent les funambules à quelques centimètres du vide. Le moindre déplacement sur le rafiot peut être fatal. Personne n’est à l’abri d’une chute ou d’un accident. Certains dorment sur les jonctions entre les différentes barges venues s’accrocher au train flottant au fur et à mesure du voyage. De 800 hommes, femmes et enfants, le rafiot va passer progressivement à 2 000 âmes. De jour comme de nuit, les membres de l’équipage sont sur le qui-vive et naviguent à vue. La dernière carte date de la colonisation belge et il n’existe pas de balisage ni de panneaux de signalisation indiquant les obstacles. Le fleuve charrie de nombreuses épaves ou troncs d’arbres pouvant à tout moment éventrer la coque. Au cours de son périple, l’attelage prend du retard. Rien ne lui est épargné : panne de moteur, enlisement dans le sable, colmatage de brèches avec trois fois rien, maladies… Mais le capitaine doit assurer le transport coûte que coûte. Derrière la misère humaine se révèlent cependant des moments forts de solidarité et d’émotion, notamment lorsqu’une mère met au monde un bébé dans des conditions rocambolesques. Le navire arrivera à destination dans un mois. Il a de la chance… car les naufrages ne sont pas rares sur ce type d’embarcation précaire et infernale. »

 

Cours moyen du Congo

Il comprend le Haut Congo et le Moyen Congo. Sur ce parcours, le fleuve roi s'étale avec indolence dans l'immense plaine centrale. Son parcours est paisible et parsemé d'îles et bancs de sable qui demandent aux pilotes de l’expérience et une attention de tous les instants pour éviter l’échouage. Sa largeur peut atteindre de 25 à 30 km, à Makanza.

Il reçoit successivement les apports de nombreux affluents navigables qui ont pour la plupart justifié l’implantation de bourgades ou villes commerciales :

 

Haut Congo — de Kisangani à Mbandaka  
 

La ville de Mbandaka (anciennement Coquilhatville) est la capitale de la Province de l'Équateur en République démocratique du Congo. La ville est une étape importante sur le fleuve. Elle est traversée par l’équateur. Elle héberge une véritable richesse botanique dans un parc aux confins de l'agglomération dit jardin botanique d'Eala (ci-dessous) fondé par Emile Laurent pour Léopold II en 1900.

Il est considéré qu’ici se trouve le point de transition entre Haut et Moyen Congo

Moyen Congo — de Mbandaka au confluent avec l’Oubangui 
 

L’Oubangui est navigable sur 200km jusqu’à la capitale de la République Centre Africaine, Bangui. Il dessert en république du Congo la ville d'Impfondo innaccessible par voie terrestre.

Ici la RDC perd son monopole sur le fleuve, sa rive droite revient désormais à la République du Congo. C’est aussi un point qui détermina l’avenir de l’Afrique coloniale. Stanley et de Brazza s’étaient convenu que l’anglais prendrait les territoires de la rive gauche pour la Belgique et de Brazza conquerrait la rive droite au profit de la France. Arrivé au confluent de l’Oubangui, Brazza crut suivre le lit du Congo en remontant l’Oubangui faisant perdre à son employeur le bénéfice d’un territoire immense et richissime en matières premières.

Moyen Congo — du confluent avec l’Oubangui au Pool Malebo
 
 
 
Le Pool Malebo (anciennement Stanley Pool, parfois lac Ngobila et lac Nkunda avant l'époque coloniale) est un lac formé sur le cours inférieur du fleuve Congo. Il est long d'environ 35 km sur 23 km de large, soit près de 400 km². A son entrée amont rive droite, on trouve la localité de Maloukou-Tréchot où le gouvernement Congolais projette implanter son nouveau port. Le centre du Pool Malebo est principalement occupé par l'île Mbamou, territoire de la République du Congo, et au sud de laquelle passe le cours principal du fleuve

De part et d'autre de issue aval, Brazzaville et Kinshasa se font face. Ce sont les deux capitales les plus proches au monde, pourtant, à ce jour, il n’existe aucun moyen de les joindre par voie terrestre bien qu’un projet de pont rail/route soit depuis des décennies régulièrement évoqué.

Vers l'aval, plusieurs ensembles de rapides (connus sous le nom de Chutes Livingstone) se succèdent sur un dénivelé d'environ 300 mètres jusqu'au port de Matadi.

Au fil du grand fleuve Congo (3 du Pool Malebo à l’Océan Atlantique)

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Tout juste en aval des deux capitales, en suivant les tourbillons des flots cuivrés du fleuve, le regard bute sur les premiers rapides, début de l'escalier géant de trente-deux marches d'écume qui mène à l'embouchure. (d’après Stephen Smith)

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Le fleuve est né dans les montagnes du Kantanga, pour descendre jusqu’à la Cuvette Centrale comme un torrent capricieux. Il a ensuite lézardé sur 1700 kilomètres prenant force et volume. Voici qu’il décide de déchaîner sa puissance.

 

Plus à l’étroit entre les collines il gagne en profondeur (il aurait été sondé jusqu’à -230m par endroits), ses affluents chutent maintenant dans le lit majeur par des cascades souvent spectaculaires comme les chutes de la Loufoulakari en rive droite. 

Quelques kilomètres en aval du village de Ntombo-Manyanga, département du Pool, en République du Congo, face à l'endroit où la rivière Pioka se jette dans le fleuve du côté « démocratique », la RDC récupère l’entière possession du fleuve.

 

Environ 8km plus bas, un bac permet d’assurer la continuité de la RN12 (RDC). Puis il passe à Luozi en rive droite et à Banza Sanda en rive gauche. Il butte alors sur les monts de Cristal qu’il force sans ménagements, il doit cependant se frayer un passage dans des roches aux duretés variables. Il les tranche en zigzagant.

 

Au niveau des villages de Kinganga (RD) et Mafuambo une autre route coupe le fleuve (bac ?). Le bief demeure calme sur une vingtaine de kilomètres puis le Congo reprend de la vitesse en s’approchant d’Inga.

Le complexe hydro-électrique d’Inga

La rive droite du fleuve portait une vallée sèche, le Nkokolo, vestige d’un ancien lit du fleuve. Ses berges atteignaient 150 mètres de haut au niveau des chutes d'Inga.  L’idée a fleuri d’y refaire passer une partie du débit du fleuve pour alimenter une centrale électrique.

L’eau d’un bras du fleuve a été captée dans un canal d’environ 2km pour réalimenter le Nkokolo dont l’extrémité a été colmatée par le barrage d’Inga I. À cet endroit, la hauteur de chute est d'environ 45 mètres (115 - 70 mètres) entre le bief et le flot du fleuve Congo coulant en contrebas du site. Les travaux de construction de la centrale et du barrage débutèrent en 1965, et l'inauguration intervint en 1971. La centrale hydro-électrique comprend 6 turbines produisant chacune 60 mégawatt de puissance, soit 360MW en tout.

Inga I et le canal qui conduit l’eau à Inga II

Un prolongement du canal a permis de dévier de l’eau pour alimenter un peu en aval le barrage d’Inga II entré en service en 1992. À cet endroit, la hauteur de chute est d'environ 50 mètres (115 - 65 mètres). L'inauguration a eu lieu en 1982. La centrale hydro-électrique comprend 8 turbines produisant chacune 175 mégawatts, soit 1 400 MW en tout.

 
Inga II

La maintenance de ces barrages n'étant pas assurée, ils fonctionnent à capacité réduite. Ils sont exploités par la Société nationale d'électricité (SNEL). Bien que la RDC exporte de l’électricité vers l'Angola, la République du Congo et le Zimbabwe et que des lignes relient également le complexe à la Zambie, au Botswana, à la Namibie et à l'Afrique du Sud, seule 5 % de la population congolaise a accès à l'électricité. Kinshasa elle-même se trouve imparfaitement desservie.

 

Inga n’est toutefois pas au bout de son potentiel et deux projets demeurent à l’étude.

 

Inga III : Un canal creusé en amont des deux autres barrages permettrait d'établir un nouveau barrage en contrebas des deux autres, et d'ainsi bénéficier d'un dénivelé de (55 mètres 115-60 mètres). Le barrage ici construit permettrait la production d'environ 4500MW.

 

Le barrage Grand Inga permettrait quant à lui la production de quelque 39 000 MW. Le projet prévoit la construction d’un barrage en amont de la prise d’eau de Nkokolo, qui permettrait de générer une retenue d’eau à une altitude de 200 mètres (contre 125 mètres actuellement au même endroit) dans la vallée de la rivière Bundi, qui serait elle-même barrée quelques kilomètres plus loin par un barrage au niveau de son confluent avec le Congo (actuellement à 45 mètres d’altitude). Entre la retenue d’eau et le fleuve, désormais 155 mètres de dénivelé sur le deuxième fleuve le plus puissant du monde. Une centrale ici construite permettrait de produire 39 000 MW, soit le double du potentiel du barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi Jiang. Pour un investissement et des coûts écologiques sensiblement moindres qu’aux Trois-Gorges, à Assouan ou Itaipu.

 

In fine, le total du complexe des barrages d'Inga (parfois dénommé lui-même "Grand Inga") comprendrait 4 unités de production, pour une puissance totale de 45 275 MW.

Certains observateurs remettent en cause le projet pour son coût très élevé (estimé entre 80 et 100 milliards de dollars) dans un ays connu pour sa corruption endémique et qui risque de peu profiter à la population.

 

 

Les rapides d’Inga

En aval de la prise d’eau, le cours naturel du fleuve est réellement monstrueux. A l’étiage se sont encore entre 45000 et 50000m³/s qui dévalent les plus gros rapides de la planète. Le fleuve chute de 155m en une vingtaine de kilomètres.

 

Quelques rares sportifs de très haut niveau se sont risqués à tenter le passage. Plusieurs y ont laissé la vie comme, Philippe de Dieuleveult, animateur de la fameuse émission de télévision française la Chasse aux trésors, disparu le 6 août 1985 en fin de matinée. A notre connaissance, aucun n’a réussi. Ce sont quand même les images qu’ils ont rapportées qui nous donnent le mieux la mesure démentielle des flots en nous offrant une échelle de comparaison. Certaines vagues statiques (restant à la même place) dépassent la hauteur d’un immeuble de 5 étages.

Une vague statique de plus de 15m

 

Deux kayaks pris dans des tourbillons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aux conditions dantesques de navigation,
s'ajoute le danger de se faire déchiqueter
sur les roches tranchantes qui constituent les rives.

 

 

Le Congo ne s’apaisera qu’à l’approche de Matadi, port maritime au milieu des terres.


 

L’estuaire

A partir d’ici, le Congo communique avec l'océan Atlantique par un estuaire important. L'importance économique de cet estuaire est évidente quand on sait que Matadi se trouve à environ 137 km de l'embouchure du fleuve. Il existe cependant quelques difficultés mineures affectant le trafic des navires de mer jusqu'à Matadi. Le port de Matadi est une véritable porte ouverte vers l'extérieur pour l'entièreté du pays. Les navires de mer y accostent, et permettent l'approvisionnement de Kinshasa par le train et la route. Un oléoduc assure par ailleurs le transport de produits pétroliers.

 

Matadi bénéficie d'une localisation particulière : la ville se trouve à l'extrême limite de la zone de navigabilité accessible depuis le port de Banana, sur l'embouchure du fleuve, située à 148 kilomètres vers l'ouest. Le confluent du Congo avec la rivière M’pozo se trouve également en amont de la ville. Le canyon de la rivière est la voie de passage du chemin de fer vers Kinshasa.

 

La ville, étirée à flanc de colline, tire son nom de l'environnement accidenté qui l'accueille, de la proximité des rapides. Matadi signifie en effet pierres en kikongo.

 

Un pont suspendu de 722 mètres de long construit en 1983, dénommé Pont Matadi (anciennement Pont Maréchal), relie la ville à la rive droite, permettant l'accès à la ville de Boma et au barrage hydroélectrique d'Inga. Il est le pont suspendu le plus long du continent africain et attire régulièrement des touristes. Toutefois, le chemin de fer n'a pas encore été installé sur le pont. A l’amont, le premier pont sur le Congo est à plus de 2000Km à Kongolo.

 

La frontière avec l'Angola se situe à quelques kilomètres vers le sud et vers l'aval du fleuve.

 

De Matadi à Boma, le fleuve est constitué d'un bras unique ayant une largeur qui varie de 500 m à 2.000 m et dont la profondeur moyenne du thalweg atteint 25 m - 30 m.


 

Boma signifie « fortin » en kikongo et en de nombreuses langues bantoues. La ville est fondée au XVIème siècle par les Portugais et est un marché important de la traite négrières au XVIIe et XVIIIe siècles. Alexandre Delcommune prend possession du comptoir pour le compte de l'Association internationale africaine en avril 1884.

 

Boma fut la capitale de l'État indépendant du Congo, puis du Congo belge, de 1886 à 1929, succédant à Vivi et précédant Léopoldville.

 

La cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption, qui est démontable et la plus ancienne cathédrale du Congo-Kinshasa, a été construite en 1886 dans une usine de forgerie près de Charleroi en Belgique. Embarquée sur l’Africa le 26 septembre 1888, elle est arrivée à Boma le 21 septembre 1889, pour desservir la mission des pères scheutistes. Elle faisait initialement 25 m de longueur, 12 m de largeur, et 15 m de hauteur, elle a depuis été rétrécie pour faire place à la grande cathédrale actuelle.

 

 

Boma est à partir de 1899 la gare de départ de la ligne de chemin de fer du Mayombe, dont la dernière station était Tshela, localité natale de Joseph Kasa-Vubu. Elle a été démantelée sous le régime de Mobutu Sese Seko pour être reconstruite en province de l'Équateur où elle n’est d'aucune utilité.

 

Entre Boma et Kisanga, le fleuve se fraie un chemin entre une série d'îlots allongés et est composé de plusieurs bras peu profonds, qui - sans dragage - n'auraient qu'une profondeur de 6 à 7m.

 


Il n'y a pas de difficultés pour la navigation en aval de Kisanga où débute le canyon sous-marin, qui à l'embouchure même atteint déjà 400 m de profondeur. Signalons cependant que l’embouchure est rétrécie par deux flèches de sable, une au nord et une au sud. Les eaux du fleuve entrent en contact avec l'eau de mer à environ 30 km en amont de l’embouchure. Elles 

 

abordent la fosse du canyon sous-marin avec une vitesse et un état de turbulence tels que le mélange avec l'eau de mer s'en trouve favorisé. Il en résulte une dessalure prononcée le long de la côte, spécialement vers le nord, entre Banana et Cabinda.

 

Muanda, à l’extrême sud-ouest de la RDC, se prépare activement à la mise en service du port en eau profonde de Banana tout proche. De nouvelles bâtisses sortent de terre, de nombreux opérateurs économiques s’installent, les habitants de la ville font de bonnes affaires en vendant leurs terrains. Depuis quelques mois, tout le monde s’affaire à Muanda. Cette ville située sur les berges de l’océan Atlantique au sud de Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo, ambitionne de devenir la base des activités portuaires de la RD Congo, grâce à la pose prochaine d’un port flottant et la construction du port en eau profonde à Banana tout proche. 


 

Soyo (anciennement Santo António do Zaire), la dernière ville sur le cours du Congo ; est située au nord de l'Angola, dans la province de Zaïre. La région de Soyo est la principale zone de production pétrolière en Angola avec plus d'un million de barils par jour.

 

Soyo (à l'origine orthographiée « Sonho ») était une province de l'empire Kongo, s'étendant de l'embouchure de la rivière Congo jusqu'à la rivière Loze jusqu'à 100 km à l'intérieur des terres. Les premiers explorateurs portugais arrivèrent dans cette zone en 1482.

 

Vers 1590 D.Miguel est nommé comte de Soyo par le roi Alvare II du Kongo, lorsque celui-ci crée dans le royaume du Kongo une noblesse sur le mode européen. D. Miguel ne se montre pas un vassal soumis et il agit comme un potentat plus ou moins indépendant ce qui entraine des tentions entre le Soyo et le royaume du Kongo.

 

En 1624 Paulo, est nommé comte de Soyo par le roi Pierre II du Kongo et il occupe longtemps la fonction jusqu'en 1641. Paulo, était un parent du roi Pierre II, qui l'avait mis en place et il servit ainsi la famille de Pierre II lors de la première Guerre civile déchire le Kongo dans des années 1620-1630.

 

 

Le Soyo devient en 1636 un état quasi indépendant et ses dirigeants prennent le titre de Prince, et même de Grand Prince de Soyo à la fin du XVIIe siècle et au début du XVIIIe siècle. Le Soyo intervient dans la politique du royaume du Kongo après le règne du roi Garcia II du Kongo particulièrement en prenant le parti du Kanda Kimpanzu. Les Comtes de Soyo deviennent même leurs protecteurs lorsqu'il donnent refuge après 1665 lorsque la conspiration organisé par les descendants de Pierre II tente de détrôner le successeur du roi Garcia II du Kongo puis lors de la Grande guerre civile de 1666-1709.


 

 

En mer, le lit du fleuve se prolonge sur environ 230 km sous forme d'un canyon sous-marin, qui d'ailleurs pénètre dans l'estuaire même sur 44 km. Cette vallée est constituée par des parois abruptes et un fond plat dont la largeur atteint plusieurs centaines de mètres. Le long d'une pente longitudinale globale de l'ordre de 1 m/km, elle débouche dans la plaine abyssale de l' Angola à une profondeur d'environ 4.000 m. Il semble que les courants de turbidité ont dû jouer un rôle dans la formation du canyon. Ces courants existent encore actuellement comme en témoigne la présence de restes de végétaux et de sédiments sur le fond du canyon. On peut supposer que ces mêmes courants aident ainsi à dégager l'embouchure du fleuve qui ne forme pas de delta, en dépit d'une charge de troubles très élevée.

 

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L'otage

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L’agonie prolongée de Madiba met en avant le fait que les héros ne sont pas maîtres de leur destin. L’icône de la liberté aura manqué de celle-ci tout au long de son long parcours pour la reconnaissance des droits de TOUS les hommes.

Après 27 ans de captivité pour avoir exigé l’égalité, on l’a, contre sa volonté, propulsé à la présidence de l’Afrique du Sud. Après ce mandat symbolique, Il a décidé de prendre une retraite bien méritée, on ne l’a pourtant pas laissé l’exercer dans son intégralité en l’exhibant à la moindre occasion.

Voici qu’arrivé au crépuscule de son long parcours on lui dénie le droit de partir avec la dignité et humanité qui ont toujours été les siennes.

Madiba depuis son engagement politique aura toujours été l’otage de ceux qui auraient aimé qu’il ne soit pas. 

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L'urgence vue par les services de santé congolais

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Le colonel Charles Mikoungui, administrateur de l'hôpital général des armées de Pointe-Noire, sait de quoi il parle. Dans cet article paru dans "La Semaine Africaine" du 2 juillet il nous décrit trois cas d'école.

La Régularisation de la prise en charge des urgences dans les hôpitaux, une urgente nécessité

La prise en charge des urgences dans les hôpitaux est plus que jamais une nécessité urgente dans nos établissements hospitaliers, eu égard à l’observation de certaines réalités vécues au quotidien dansnos hôpitaux. Des faits ressassés ci-dessous témoignent, avec éloquence, de cette urgente nécessité.

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Il est 16 h30, lorsqu’une jeune fille, âgée de 13 ans, est victime d’un accident sur la voie publique. La solidarité spontanée rassemble un groupe de personnes qui prend la décision de conduire l’infortunée vers le centre hospitalier le plus proche.

Traumatisme crânien, hémorragie, perte de connaissance, l’urgence est une évidence. Arrivé à l’hôpital, c’est la consternation. Pas de place! Il faut se diriger vers un autre centre, mais il n’y a pas d’ambulance.

Une solution de fortune est vite trouvée: prendre un taxi. Déjà, à ce stade, certaines règles, que recommandent les notions élémentaires du secourisme, lors du ramassage et de l’évacuation des blessés, dans le but d’éliminer certains risques pouvant entraîner l’aggravation de l’état de l’accidenté (par exemple, de la protection de la colonne vertébrale), ne sont pas respectées.

Dans le deuxième établissement hospitalier, il n’y a pas non plus de place, et il faut attendre 20 heures 30 minutes, pour que la jeune fille soit, enfin, reçue dans un autre établissement hospitalier, diagnostic vital totalement engagé.

***

Gare de Tié-Tié, à Pointe-Noire. Il est pratiquement 18 heures. Un jeune sourd muet de retour de la prière, s’étant éloigné de son accompagnateur, ne comprend pas les appels et les gestes qui sont faits à son endroit, signalant l’arrivée, à toute vitesse, d’une draisine. Trop tard, le jeune garçon est traîné sur plusieurs mètres: une jambe est amputée, sur le champ, et une autre a des os sévèrement endommagés.

Les passants, venus à son secours, connaissent pratiquement le même schéma, à la différence près que c’est au troisième centre hospitalier qu’ils seront, finalement reçus, aux environs de 19 heures.

Seulement, sans conditionnement, sans prise en charge – il faut attendre un chirurgien qui n’arrive pas - c’est presque par miracle que le malade va survivre, avant d’être opéré, le lendemain, à 11 heures! La mort, ici, est d’une rare clémence.

***

Une autre triste réalité. Une femme, dans la quarantaine, faisant l’objet d’une césarienne, va se  retrouver dans l’obligation d’être évacuée, car l’établissement hospitalier dans lequel elle se trouve est en rupture de kits prévus, dans le cadre de la gratuité de la césarienne. Orientée vers un autre centre, elle doit, pourtant, être conduite, une fois de plus, vers un troisième centre, car le bloc d’accouchement du deuxième centre est, momentanément, fermé, pour stérilisation. Il a fallu attendre le gynécologue obstétricien d’astreinte qui arrivera sur les lieux, trois heures après.

Les cas évoqués ci-dessus ne sont qu’un échantillon des situations vécues au quotidien.

Ce qui ouvre une réflexion sur la régulation de la prise en charge des urgences dans nos établissements hospitaliers, en s’interrogeant sur:

  • un organe susceptible (de façon locale, notamment) de maîtriser la situation, en temps réel, des lits d’urgences disponibles dans les établissements hospitaliers d’une même région géographique, à l’instar des Samu, autres Smur, en France.
  • la prise en charge des urgences dans les établissements hospitaliers (organisation et fonctionnement des services d’urgence et des soins intensifs). Il arrive, en effet, que le malade soit reçu, mais malheureusement, le service se trouve dépourvu des moyens adéquats en ressources humaines, en équipements et autres.

Or, un service des urgences et des soins intensifs doit être, à lui seul, un hôpital en miniature, pour éviter les déplacements intempestifs des malades non conditionnés. L’utilité des numéros de secours devant être disponibles au niveau des populations, avec la mise en mouvement des moyens appropriés (ambulance, équipes de secours, etc.).

On peut, ainsi, regarder la nécessité d’avoir en permanence, dans les services appropriés, des kits d’urgences, lesquels éviteraient des temps d’attente aux malades graves pour lesquels il faut attendre l’achat des produits et des autres médicaments par les parents.

Charles MIKOUNGUI-LOUNDOU

Economiste/Logisticien/Administrateur de santé

Président de l’Association Espace Solidarité Santé

charlesmikoungui@yahoo.fr

Classement de la liberté de la presse 2013 par Reporters Sans Frontières, le Congo se place 76ème sur 179

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 Les pays nordiques démontrent une nouvelle fois leur capacité à assurer et maintenir un environnement optimal pour les acteurs de l’information. La Finlande (1er, 0) les Pays-Bas (2nd, +1) et la Norvège (3ème, -2) conservent ainsi les trois premières positions. Le Canada (20ème, -10) évite de justesse de sortir de la liste des vingt pays les mieux cotés. A noter l’entrée dans le classement d’Andorre (5ème) et du Liechtenstein (7ème) qui se placent juste derrière le trio de tête.

A l’autre bout du Classement, le « trio infernal » (TurkménistanCorée du NordÉrythrée) conforte sa position en queue de classement. L’arrivée de Kim Jong-un à la tête du Royaume ermite n’a rien changé au contrôle absolu de l’information qui y prévaut. Récemment agitée par une courte mutinerie militaire au ministère de l’Information, l’Érythrée (179ème, 0) continue d’être une prison à ciel ouvert pour sa population. Des journalistes y meurent en détention. Malgré un discours réformiste, le régime turkmène ne cède pas un pouce de son contrôle totalitaire sur les médias.

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Pour la deuxième année consécutive, le « trio infernal » est précédé par la Syrie (176ème, 0), où se déroule une guerre de l’information sanguinaire. Au sortir d’une année meurtrière pour les journalistes, la Somalie (175ème, -11) sombre dans les tréfonds du classement. L’Iran (174ème, +1), la Chine (173ème, +1), le Vietnam (172ème, 0), Cuba (171ème, -4), le Soudan (170ème, 0) et le Yémen (169ème, +2) complètent la liste des dix pays les moins respectueux de la de liberté de la presse. Non content d’emprisonner des journalistes et net-citoyens à tour de bras, l’Iran se distingue par d’abjectes pressions sur les familles des journalistes, sur son territoire comme à l’étranger.

Des améliorations majeures…

Au rang des progressions les plus importantes, le Malawi (75ème, +71) remporte la palme, pour revenir quasiment à la position occupée avant les dérives de la fin de la présidence Mutharika. LaCôte d’Ivoire (96ème, +63) en sortant de la crise post-électorale entre partisans de Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, remonte très fortement dans le classement, pour retrouver sa meilleure position depuis 2003. La Birmanie (151ème, +18) confirme sa légère augmentation observée dans la précédente édition. Grâce au printemps birman, des mesures d’ouverture sans précédent permettent au pays, classé chaque année depuis 2002 dans les quinze derniers rangs, d’accéder à une position historiquement haute. L’Afghanistan (128ème, +22) enregistre également une progression sensible. L’absence de journalistes emprisonnés explique cette hausse ; pour autant de nombreux défis restent à relever, notamment avec le retrait des troupes étrangères. La République du Congo progresse de 14 places, on peut craindre que ça ne dure pas après la suspension de plusieurs titres de la presse écrite.

… et des chutes vertigineuses

Le Mali (99ème, -74) enregistre la plus forte chute du classement suite aux événements qui ont frappé le pays dans le courant de l’année 2012. Le putsch militaire du 22 mars à Bamako et la prise du nord du pays par les indépendantistes touaregs et des groupes islamistes armés ont exposé les médias du nord du pays à la censure et aux exactions. La Tanzanie (70ème, -36) perd plus de 30 places. En l’espace de quatre mois, un journaliste a été tué alors qu’il couvrait une manifestation et un autre a été retrouvé mort, manifestement assassiné.

Secoué par des mobilisations socio-économiques, le Sultanat d’Oman (141ème) perd 24 places, la plus forte baisse enregistrée pour la zone Moyen-Orient/Afrique du Nord en 2012. Près de 50 net-citoyens et blogueurs ont été poursuivis pour ‘crimes de lèse majesté’ et/ou ‘crimes de cybercriminalité’ ne serait-ce qu’en 2012.

Si les journalistes qui y exercent bénéficient d’une véritable liberté de ton malgré l’existence de la censure militaire, Israël (112ème, -20) chute en raison des exactions commises par l’armée israélienne dans les territoires palestiniens, désormais intégrées dans le calcul, au lieu de faire l’objet d’une catégorie répertoriée, mais séparée.

En Asie, miné par un manque de transparence et un droit d’accès à l’information quasi nul sur les sujets liés de près ou de loin à Fukushima, le Japon (53ème, -31) enregistre une forte chute qui sonne comme un avertissement. La Malaisie (145ème, -23) atteint la position la plus basse qu’elle ait jamais occupée, et affiche une chute importante due à un accès à l’information de plus en plus limité. Même cas de figure au Cambodge (143ème, -26) où l’autoritarisme et la censure se renforcent. Une lourde peine de prison a été prononcée contre un doyen du journalisme. LaMacédoine (116ème, -22) enregistre également une baisse de plus de 20 places, entre retraits arbitraires de licence et dégradation du climat d’exercice de la profession de journaliste.

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